Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Évangile de ce dimanche 3 février. Quatrième
dimanche du temps ordinaire. Évangile selon Saint Luc 4, 21-30 "Nul n'est prophète
en son pays". Ecoutez le commentaire
L’Évangile
de ce jour reprend et continue l’épisode de dimanche dernier. Jésus est dans la synagogue
de Nazareth. Il lit le passage d’Isaïe qui parle du Messie d’Israël et affirme que
ce Messie attendu, c’est Lui. La réaction des habitants de Nazareth et l’attitude
qu’elle suscite chez Jésus est riche d’enseignements. Voyons cela plus en détail.
Dans un premier temps, tous les auditeurs de Jésus lui rendent témoignage
et s’étonnent du message de grâce qui sort de sa bouche. Cet étonnement renvoie à
l’émerveillement qui saisit celui qui reconnaît l’œuvre de Dieu. En grec, c’est le
même terme, « thaumazo », qui est utilisé, un peu plus loin dans l’Évangile, lorsque
Jésus libère un enfant jeté à terre par un démon et agité de convulsions (Lc 9,43).
Les gens sont alors étonnés – émerveillés - du miracle opéré par Jésus. Dans la synagogue
de Nazareth, l’émerveillement est la première réaction des auditeurs de Jésus. Mais,
très vite, ils commencent à raisonner : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? ». Ce
Jésus, ils le connaissent depuis son enfance. Comment reconnaître dans ce fils du
village le Messie ? Cette même difficulté à dépasser les apparences est aussi la nôtre
dans l’eucharistie. Comment reconnaître dans un morceau de pain, le corps de Jésus
Ressuscité ? Pour reconnaître le Christ, il est nécessaire de dépasser les apparences
et laisser les yeux de la foi nous dire ce qui est vrai. L’émerveillement du début
doit toujours rester dans nos mémoires afin que, lorsque le doute survient, nous restions
fidèles à la Grâce qui nous a été donnée.
Mais les habitants de Nazareth
sont sceptiques. Jésus dénonce alors leur attente de signes et de prodiges. Mais le
signe le plus grand, Jésus le leur a déjà donné. Il leur a dit : « Aujourd'hui s'accomplit
à vos oreilles ce passage de l'Écriture » (Lc 4,21). Jésus est le Messie. Il est plus
facile d’accueillir des guérisons, des exorcismes qu’une révélation sur Jésus comme
Messie d’Israël. De fait, une telle révélation appelle à un changement de vie : c’est
Jésus qu’il faut suivre désormais. Là encore, un enseignement important est donné
: savoir passer des signes qui suscitent la foi – comme les miracles, les guérisons,
la paix que Dieu donne – à l’acte de foi qui conduit à reconnaître Jésus comme unique
sauveur. Ce passage n’est pas toujours facile car il nous fait passer de la position
de celui qui reçoit à la position de celui qui s’engage! Tel est le pas que les habitants
de Nazareth n’ont pas su faire.
Enfin, cette prédication à la synagogue de
Nazareth se clôt sur la toute puissance de Jésus. Il termine son discours par un dicton
désormais célèbre : « Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » (Lc 4,24).
Il appuie ensuite son affirmation par des exemples de la vie d’Élie et d’Élisée. Tous
dans la synagogue deviennent alors furieux et veulent précipiter Jésus dans un escarpement.
Mais, Jésus, passant au milieu d’eux, va son chemin. Comment comprendre cela ? Une
foule veut se saisir de Jésus, mais Jésus s’en va, insaisissable. Jésus est bien le
maître. C’est Lui qui décide du temps et de l’heure. Sa vie, nul ne la prend, c’est
Lui qui la donne (Jn 10,18).