Les dirigeants africains face à leur échec pour la paix en RDC
C’est un nouvel échec pour la paix dans l’est de la RDC. Les dirigeants africains,
réunis à Addis-Abeba, en Éthiopie pour le 20ème sommet de l’Union Africaine, n’ont
pas réussi à s’entendre lundi sur un plan régional de paix, pour calmer cette région
où agissent les rebelles du M23.
Les raisons de cet échec : un « sujet très
complexe », Eri Kaneko, porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Ban
Ki-moon, en ajoutant que « des discussions se poursuivent ».
Pour Marc-André
Lagrange, chercheur à l’International crisis group, interrogé par Antonino Galofaro,
accord ou non, il faut un engagement concret des pays concerné, déjà pris pourtant
par le passé :
« Ce qui serait
significatif, c'est une réelle collaboration, explique Marc-André Lagrange. Le fait
de respecter les engagements pris par le passé, comme le pacte de sécurité de la Conférence
internationale sur la Région de Grands lacs. »
Le chercheur, basé entre la
RDC et le Kenya explique qu'un tel pacte prévoit déjà que chacun des pays s'engagent
à ne pas agresser son voisin. « Il faut que les politiques de certains régimes de
la région, analyse Marc-André Lagrange, qui visent à asseoir le développement ou le
maintien de réseaux d'enrichissements illégaux par la déstabilisation de zones de
l'est de la RDC, soient mis en œuvre. »
« Dans le cas présent, prévient et
conclut le chercheur, que tout appui militaire, logistique, politique ou informationnel
au M23 s'arrête de la part de tout soutien extérieur. »
Des voisins accusés
Le
Rwanda et l'Ouganda ont en effet été accusés dans un rapport de l'ONU de soutenir
la rébellion du M23, qui combat l'armée de la RDC depuis mi-2012 et qui a pris le
contrôle d'une partie de la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda. Les deux
pays démentent ces accusations.
« L'accord-cadre pour la paix et la sécurité
dans l'est de la République démocratique du Congo » avait « pour objet de remédier
aux causes profondes des violences récurrentes » dans cette zone, avait expliqué dimanche
M. Ban à l'ouverture du sommet de l'UA.
Selon une source diplomatique de la
RDC, l'accord prévoyait un renforcement des capacités de la Mission de l'ONU en RDC
(Monusco) et un engagement des Etats de la région à ne soutenir, financer ou abriter
aucun groupe contribuant à déstabiliser l'est du pays.
Outre les présidents
de la RDC, du Rwanda et de l'Ouganda, ceux d'Angola, du Burundi, du Congo (Brazzaville),
voisins de la RDC, ainsi que ceux d'Afrique du Sud et de Tanzanie devaient signer
cet accord.
Radio Vatican, avec AFP
(Photo : un rebelle du M23 à
Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, en novembre 2012)