Le Pape à la Rote Romaine : la carence de la Foi peut blesser la validité du mariage
L’année judiciaire s’est ouverte ce samedi matin au Vatican. A l’occasion de cette
inauguration solennelle, le Pape a reçu les membres de la Rote Romaine en audience
dans la Salle Clémentine du palais apostolique. Benoît XVI a invité, les auditeurs
ou avocats de ce Tribunal du Vatican qui statut notamment sur des demandes de reconnaissance
de nullité de mariage, à procéder à d’ultérieure réflexion sur le rapport qu’entretiennent
la foi et le mariage. Thomas Chabolle
La volonté
de l'Eglise, boussole du mariage
Pour rester un sacrement le mariage catholique,
le lien indissoluble entre un homme et une femme, « n’exige pas la foi personnelle
des époux ». « La condition minimale nécessaire », explique Benoît XVI , est « l’intention
de faire ce que veut l’Eglise ». Mais bien sûr, poursuit le pape, citant un document
de la Commission Théologique internationale de 1977 « si on ne perçoit aucune trace
de foi (ou de disposition à croire), ni aucun désir de grâce ou de salut, se pose
le problème de savoir si, en réalité, l’intention générale et vraiment sacramentelle
est présente ou non, et si le mariage est contracté de manière valide ou non ».
Sans
en faire un motif clair d’annulation, « il n’y a d’automatiste absolu entre le manque
de foi et invalidité », souligne-t-il, le pape estime que le manque de foi d’un des
époux peut nuire aux biens du mariage : fécondité, fidélité conjugale et indissolubilité.
Le pape reconnait les « difficultés juridiques et pratiques » que cela entrainent
et invite ainsi la Rote à d’ultérieures réflexions à ce sujet « surtout dans le contexte
actuel », précise-t-il.
La culture contemporaine brouille la perception
du mariage chrétien
L’indissolubilité mise à l’épreuve. « Le subjectivisme
et le relativisme éthique et religieux » de la culture contemporaine qui diffuse une
mentalité selon laquelle « une personne devient elle-même en restant « autonome »
et entre en contact avec l’autre seulement dans des relations qui peuvent s’interrompre
à tout moment » rend le mariage chrétien difficile à comprendre. Cette culture « place
la personne et la famille devant de grands défis » estime le Pape. Pourtant, c’est
seulement en s’ouvrant à la vérité de Dieu, qu’il est possible de comprendre et de
réaliser le vrai bien. « L’accueil de la foi rend l’homme capable du don de soi »
et au contraire, poursuit le pape, « le refus de la proposition divine conduit à un
déséquilibre profond des relations humaines ». « La foi est importante dans la réalisation
de l’authentique bien conjugal qui consiste simplement dans le fait de vouloir le
bien de l’autre ».
Soulignant enfin dans son message combien de nombreux époux
vivant l’union matrimoniale dans la perspective chrétienne ont réussi à surmonter
des situations les plus adverses, Benoît XVI a tenu à saluer « le précieux sacrifice
» des époux abandonnés par leur conjoint ou qui ont du divorcer, et qui, nonobstant
cela, ont réussit à ne pas s’engager dans une autre relation.
(Photo : Le
Pape à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire au Vatican 26/01/13)