Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Évangile de ce dimanche 27 janvier. Troisième
dimanche du temps ordinaire. Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,1-4.4, 14-21.
« Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se
répandit dans toute la région. »
Écoutez le commentaire
Dans cet Évangile
du troisième dimanche du temps ordinaire, saint Luc explique pourquoi il entreprend
de mettre par écrit le récit des événements de la vie de Jésus. Ensuite, il nous parle
de la première prédication de Jésus, à Nazareth. L’accent est donc mis sur la parole
proclamée, en premier lieu par Jésus puis par ceux qui l’ont écouté. Trois notions
principales définissent cette proclamation de la parole.
Tout d’abord, la
parole de Dieu, et l’Évangile en particulier, est un récit qui se transmet. Saint
Luc l’a lui-même reçu des témoins oculaires qui ont accompagné Jésus, puis il entreprend,
à son tour, de retranscrire ce qu’il a entendu. Il adresse ce message à l’excellent
Théophile. Nous touchons là une réalité essentielle de ce qu’est notre Bible : une
parole qui est transmise de génération en génération et qui s’adresse à tout homme
en particulier. Depuis deux mille ans, ce message de salut se transmet de bouche à
oreille. Et c’est ainsi qu’il peut atteindre les extrémités de la terre. Saint Paul
affirme : « La foi naît de la prédication et la prédication se fait par la parole
du Christ » (Rm 10,17). Notre Bible a donc besoin d’être lue, proclamée, pour que
cette parole de Dieu ne soit pas un simple texte mais une parole de vie éternelle.
Ensuite, la proclamation de la parole de Dieu a un objet bien déterminé :
Jésus est le Messie attendu par Israël et annoncé par le prophète Isaïe. Ce n’est
donc pas une belle histoire qui appartiendrait à un peuple en particulier, ni une
sagesse humaine faite de belles pensées. Mais c’est le Fils de Dieu, envoyé par le
Père, pour sauver tous les hommes. Dans ce passage d’Isaïe que Jésus lit à la synagogue
de Nazareth, le Messie est défini principalement par ce qu’il fait : il porte la Bonne
Nouvelle aux pauvres, annonce aux captifs la liberté, aux aveugles la vue et aux opprimés
la libération. Le Messie est donc libérateur. Voilà bien le cœur du message de l’Évangile.
Mais pourquoi dire : « annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres » ? Comme si les riches
étaient exclus ! Certainement pas. Mais seuls les pauvres en esprit héritent du Royaume.
Les pauvres sont ceux qui mettent leur confiance en Dieu et qui reconnaissent qu’ils
ne sont pas eux-mêmes le principe de tout. Le pauvre c’est l’homme courageux qui ose
dire : Il y a quelqu’un au-dessus de moi, et de Lui, je dépends. Enfin, la parole
de Dieu proclamée depuis Jésus est une parole qui est marquée par l’accomplissement.
En cela, elle est la Révélation ultime et complète de Dieu. Il est dit que Jésus referma
le livre, le rendit au servant puis s’assit. Etre assis est la position normale pour
enseigner dans une synagogue. Probablement, Jésus s’est assis dans la chaire de Moïse,
c'est-à-dire le lieu, dans la synagogue, où scribes et pharisiens s’assoient pour
enseigner de manière juste la Loi (Mt 23,2). Assis sur cette chaire, Jésus dit : «
Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit
». Chez saint Luc, cet aujourd’hui, c’est le présent de tout auditeur de l’Évangile.
C’est donc maintenant, dans mon présent, que Jésus me rejoint et me dit « Cette parole
de Dieu s’accomplit pour toi». C’est aujourd’hui que je peux proclamer la libération
et la guérison que Dieu me donne. En ce dimanche, saisissons la Grâce qui nous est
faite, par cet Évangile, et proclamons que le Seigneur nous a libérés.