C’est un pas en avant dans les relations entre le gouvernement turc et l’Église orthodoxe.
La Direction générale turque des fondations a décidé de restituer les terrains confisqués
il y a 70 ans à l’école théologique de Halki, appartenant au Patriarcat œcuménique
Constantinople. Cette décision se situe dans le cadre de la loi approuvée en 2011
sur la restitution aux fondations religieuses non-musulmanes des propriétés confisquées
suites aux directives de 1936 et étant toujours en possession de l’Etat turc, soit
quelque 160 propriétés. C’est le signe d’un changement d’attitude d’Ankara à l’égard
des minorités.
Le long travail des chrétiens pour un statut juridique
Ce
vaste terrain boisé de 190 hectares confisqué en 1943, pendant la seconde guerre mondiale,
appartenait au monastère de la Sainte Trinité. Les églises chrétiennes se battent
pour obtenir un statut juridique en Turquie. Les catholiques de rite latin ne font
même pas partie des minorités reconnues en 1927, contrairement aux orthodoxes, aux
arméniens et aux juifs. L’Eglise latine est considérée comme étrangère. Pour obtenir,
elle aussi, la restitution de ses propriétés, elle a fait appel à un accord signé
en 1913 entre le ministre des affaires étrangères de l’Empire ottoman et l’ambassadeur
de France Maurice Bompard qui représentait à l’époque l’Eglise catholique en Turquie.
(Photo:
Benoît XVI et le patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée, au Phanar en
2006)