Chaque jour qui passe en Syrie apporte son lot de morts parmi lesquels des enfants.
L’UNICEF a publié la semaine dernière un communiqué pour condamner les récentes attaques
qui ont causé la mort de dizaines d’enfants et pour appeler les belligérants à tout
faire pour épargner leur vie. Le texte fait référence à des massacres commis dans
le village de Hasawiya, près de Homs, ainsi qu’à des combats près de Damas qui ont
provoqué la mort de femmes et d’enfants palestiniens qui faisaient partie des réfugiés
palestiniens présents dans le pays depuis des décennies.
Au-delà de la condamnation
de ces morts, l’UNICEF tente de venir en aide, en Syrie ou dans les pays voisins,
à ces enfants en menant toute une panoplie d’actions, à l’image de ce qu’elle fait
dans d’autres pays, dans le cadre de conflits. « Il y a environ deux millions d’enfants
qui souffrent à l’intérieur de la Syrie et qui souffrent et environ 300 000 réfugiés
à l’étranger » estime Charbel Rafi, spécialiste de la communication pour le bureau
régional Proche-Orient et Afrique du Nord de l’UNICEF
Education, vaccination, aide psychosociale
Le défi est
donc de taille. « Nous aidons ces enfants sur le plan psychosocial : on organise des
sessions pour les aider à surmonter les troubles qu’ils ont subi à cause de la guerre,
à cause de la perte de proches, familles ou amis » explique Charbel Rafi. « On est
en train de s’assurer par ailleurs que ces enfants sont bien vaccinés. On a engagé
une campagne de vaccination en Syrie et dans les camps de réfugiés » poursuit-il.
Autre
champ d’action traditionnel de l’organisation onusienne, l’éducation. « L’UNICEF a
initié une campagne de scolarisation dans les camps : des écoles ont été installées
avec nos partenaires. On insiste pour que les enfants syriens puissent continuer avoir
une éducation normale comme n’importe quel enfant » ajoute-t-il. Dans les camps de
réfugiés, l’UNICEF a installé également des douches, des toilettes et des points d’eau
potable pour que les « gens puissent boire, se laver et nettoyer leur environnement
immédiat » conclut-il.
Pas de preuve d’enfants soldats
Preuve
des traumatismes subis depuis maintenant près de deux ans, les enfants syriens « parlent
toujours de la guerre, ils ont l’esprit noir à cause de ce qu’ils ont vu. Ils ont
peur de n’importe quel bruit même s’il y a un avion qui passe dans le ciel, on voit
leur visage s’assombrir et ils ont peur que ce soit une bombe » raconte Charbel Rafi.
Concernant la question des enfants soldats, l’UNICEF ne possède aucune preuve
sur de tels enrôlements que ce soit de la part des rebelles ou de l’armée du régime.
Idem en ce qui concerne l’utilisation des enfants dans le renseignement ou comme boucliers
humains. L’organisation onusienne ne peut ni confirmer ni infirmer et rappelle que
les accès aux lieux les plus touchés sont très difficiles et que par conséquent, il
est quasiment impossible de vérifier quoi que ce soit.
Propos recueillis
par Xavier Sartre
(Photo: un enfant dans une rue de la périphérie d'Alep)