Récits des survivants de la prise d'otages d'In Amenas en Algérie
Alger a rendu des comptes sur la prise d’otages d’In Amenas et surtout a fourni un
bilan officiel mais toujours provisoire. 37 étrangers de huit nationalités différentes
ont été tués et ainsi qu'un Algérien. Le Japon a confirmé la mort de sept de ses ressortissants.
En ce qui concerne les terroristes 29 ont péri sous les balles de l’armée
algérienne et trois ont été arrêtés. Le commando était dirigé par un algérien a précisé
le premier ministre qui a donné une conférence de presse lundi 21 janvier.
Tous
les islamistes armés faisait partie du groupe de Mokhtar Belmokhtar, l'un des fondateurs
d'Al-Qaïda au Maghreb islamique Deux jours après la fin de la prise d’otages, les
témoignages affluent permettant une reconstitution, parfois encore un peu floue, de
4 jours d’enfer.
Le compte rendu de Marie Duhamel
Les
terroristes cherchaient « les chrétiens qui tuent au Mali et en Afghanistan pour piller
nos richesses ».
« Au début j’ai cru qu’il s’agissait d’un exercice, d’une
simulation mais j’ai vite compris que c’était quelques chose de très grave ». Rapatrié
dimanche dans son pays, un Roumain parle d’un cauchemar inimaginable. « Mercredi matin,
à l’heure du changement d’équipe, on s’apprêtait à sortir de nos chambres, quand tout
à coup il y a eu les coups de feu, les explosions, on a rien compris. L’alarme s’est
déclenchée » raconte un ingénieur algérien. Selon les dires de plusieurs algériens,
les assaillants 30-35 ans, de type maghrébin normal, lourdement armée et très à l’aise
connaissait les lieux, les chambres des expatriés, « les chrétiens qui tuent au Mali
et en Afghanistan pour piller nos richesses ».
L'aide des algériens a été
cruciale
Alors que les Algériens peuvent circuler voire s’enfuir, les étrangers
sont conduits près du restaurant ou dans une usine. On les a menottés ou attachés
avec des liens en plastique. Certains ont été bardés de ceinture d’explosif raconte
un algérien employé de BP. D’autres moins chanceux encore ont été exécuté. Des vidéos
montrent des japonais cranes défoncés par un impact de balle. Caché sous un camion
un japonais a assisté à la scène impuissant. Lui-même a attendu des heures avant de
pouvoir s’enfuir courant dans le désert. Un jeu de cache-cache auquel nombre d’étrangers
doivent la vie : 3 anglais se sont hissés dans le faux plafond de leur chambre préfabriquée,
un français a passé 40 heures sous son sommier. D’autres se sont barricadés dans leur
bureau, comme cet écossais qui tient à remercier ses collègues algériens : « Ils ont
résisté avec nous, nous ont apporté de l’eau. Sans eux, nous étions perdus »
(Photo
: Le premier ministre algérien Abdelamalek Sellal)