En Irlande, l’épiscopat s’est félicité de la première rencontre bilatérale entre le
premier ministre Enda Kenny et une délégation d’évêques catholiques vendredi soir
à Dublin. Les entretiens, qui ont duré trois heures, ont permis de faire le point
sur les rapports entre l’Eglise et l’Etat, qui ont connu une période tumultueuse suite
à l’avalanche des scandales sexuels dans l’Eglise. Ils ont également permis de passer
en revue les questions sensibles, comme la protection de la vie, alors que le Gouvernement
irlandais semble décidé à légaliser l’avortement lorsque la vie de la mère est en
danger.
Parmi les autres thèmes abordés : la protection des mineurs et l’augmentation
alarmante du nombre des suicides ; la crise économique et la justice sociale ; le
regain des tensions intercommunautaires en Irlande du Nord et la présidence irlandaise
de l’Union européenne, sans oublier la question des rapports diplomatiques avec le
Saint-Siège. En juillet 2011, en pleine séance parlementaire, le premier ministre
irlandais avait prononcé un sévère réquisitoire contre le Vatican, une première au
pays de saint Patrick.
Une Eglise contestée dans une société en pleine
transformation
Le dialogue avec la hiérarchie catholique a donc été renoué.
Dans un communiqué, la Conférence des évêques fait état d’un climat cordial et constructif
et souhaite que puissent s’établir des relations respectueuses et transparentes. Asphyxiée
par les affaires de pédophilie, qui ont miné sa crédibilité et ébranlé la foi des
catholiques, l’Eglise d’Irlande a entrepris un processus de rénovation, mais les tensions
sont fortes au sein du même du clergé. De nombreux prêtres ont adhéré à une association
dissidente et critiquent ouvertement la hiérarchie.