L'archevêque d'Accra : « Un nouvel Irak se profile au Mali »
Non à l’intervention des européens au Mali. L’archevêque d’Accra au Ghana a prévenu
que les occidentaux risquaient un « nouvel Irak » au Mali. Dans un entretien exclusif
à Radio Vatican, Mgr Charles Palmer-Buckle s’est demandé ce qu’allait devenir le pays
après l’intervention française dans le nord du Mali. « On commence toujours par
utiliser la force armée, on détruit beaucoup et puis on laisse le pays dans une situation
encore pire qu’avant » a affirmé le prélat ghanéen.
Tout faire pour
dialoguer
2000 militaires français sont pour le moment mobilisés au sol
et 2000 autres pourraient les rejoindre. Alors que les forces armées françaises et
maliennes s’apprêtent à rentrer dans la ville de Diabali reprise aux islamistes, Mgr
Palmer-Buckle a insisté « pour tout faire afin de dialoguer et trouver une solution
qui mettent toute les parties d’accord ». « Je suis du même avis que le Pape - a ajouté
l’archevêque d’Accra - il ne faut jamais utiliser la force ». Entretien exclusif
avec Mgr Palmer-Buckle, archevêque d'Accra
Mgr
Palmer Buckle s’oppose aux interventions des forces armées européennes en Afrique
parce que « ce n’est pas une solution acceptable ». Il met en garde les chancelleries
occidentales : « quand on utilise la force à la fin il y a toujours des vainqueurs
et des victimes. Et quand on laisse un pays avec des vainqueurs et des victimes cela
finit comme ce qui est en train de se passer en Côte d’Ivoire ». Un avis que ne
partage pas le président ivoirien qui a appelé à une mobilisation internationale «
plus large » dans les opérations militaires au Mali. « L'heure a sonné pour
un engagement plus large des grandes puissances et du plus grand nombre d'Etats »
a lancé Alassane Ouattara à l’ouverture du sommet des chefs d’état d’Afrique de l’Ouest
réunis à Abidjan samedi 19 janvier.
Les troupes des pays d'Afrique de l'Ouest
atteindront 3300 hommes
L’objectif de cette réunion à laquelle participe
le ministre français des affaires étrangères est d’organiser le déploiement des militaires
africains au Mali. « Les Africains doivent prendre le relais au Mali » a déclaré
Laurent Fabius aux journalistes qui l’ont interrogé peu avant le début de la rencontre.
« La France a été obligée d'intervenir très, très rapidement sinon il n'y aurait
plus de Mali », a-t-il déclaré à la radio RTL.
Les troupes des pays d’Afrique
de l’Ouest devraient atteindre 3.300 hommes au total. Elles doivent venir renforcer
les armées française et malienne. Cette intervention de la France n’est pas du goût
de tout le monde en Europe. Si l’Allemagne soutient l’intervention française, l’Italie
elle est divisée au sein de sa classe politique. Certains y voient le risque d’un
autre bourbier comme l’Afghanistan.
(Photo : Des militaires maliens en route
pour Markala)