2013-01-19 13:10:48

L'archevêque d'Accra : « Un nouvel Irak se profile au Mali »


Non à l’intervention des européens au Mali. L’archevêque d’Accra au Ghana a prévenu que les occidentaux risquaient un « nouvel Irak » au Mali. Dans un entretien exclusif à Radio Vatican, Mgr Charles Palmer-Buckle s’est demandé ce qu’allait devenir le pays après l’intervention française dans le nord du Mali. « On commence toujours par utiliser la force armée, on détruit beaucoup et puis on laisse le pays dans une situation encore pire qu’avant » a affirmé le prélat ghanéen.

Tout faire pour dialoguer

2000 militaires français sont pour le moment mobilisés au sol et 2000 autres pourraient les rejoindre. Alors que les forces armées françaises et maliennes s’apprêtent à rentrer dans la ville de Diabali reprise aux islamistes, Mgr Palmer-Buckle a insisté « pour tout faire afin de dialoguer et trouver une solution qui mettent toute les parties d’accord ». « Je suis du même avis que le Pape - a ajouté l’archevêque d’Accra - il ne faut jamais utiliser la force ». Entretien exclusif avec Mgr Palmer-Buckle, archevêque d'Accra RealAudioMP3

Mgr Palmer Buckle s’oppose aux interventions des forces armées européennes en Afrique parce que « ce n’est pas une solution acceptable ». Il met en garde les chancelleries occidentales : « quand on utilise la force à la fin il y a toujours des vainqueurs et des victimes. Et quand on laisse un pays avec des vainqueurs et des victimes cela finit comme ce qui est en train de se passer en Côte d’Ivoire ». Un avis que ne partage pas le président ivoirien qui a appelé à une mobilisation internationale « plus large » dans les opérations militaires au Mali. « L'heure a sonné pour un engagement plus large des grandes puissances et du plus grand nombre d'Etats » a lancé Alassane Ouattara à l’ouverture du sommet des chefs d’état d’Afrique de l’Ouest réunis à Abidjan samedi 19 janvier.

Les troupes des pays d'Afrique de l'Ouest atteindront 3300 hommes

L’objectif de cette réunion à laquelle participe le ministre français des affaires étrangères est d’organiser le déploiement des militaires africains au Mali. « Les Africains doivent prendre le relais au Mali » a déclaré Laurent Fabius aux journalistes qui l’ont interrogé peu avant le début de la rencontre. « La France a été obligée d'intervenir très, très rapidement sinon il n'y aurait plus de Mali », a-t-il déclaré à la radio RTL.

Les troupes des pays d’Afrique de l’Ouest devraient atteindre 3.300 hommes au total. Elles doivent venir renforcer les armées française et malienne. Cette intervention de la France n’est pas du goût de tout le monde en Europe. Si l’Allemagne soutient l’intervention française, l’Italie elle est divisée au sein de sa classe politique. Certains y voient le risque d’un autre bourbier comme l’Afghanistan.

(Photo : Des militaires maliens en route pour Markala)








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