La foi donne une dimension prophétique à la charité
(Radio Vatican) L’exercice de la charité, dans le contexte actuel, exige le plus grand
discernement. Les chrétiens doivent se laisser guider par la foi. Benoît XVI en est
convaincu, il l’a redit samedi matin en recevant les participants à l’Assemblée plénière
du Conseil pontifical Cor Unum réunie pendant trois jours à Rome, sous la présidence
du Cardinal Robert Sarah, sur le thème « Charité, nouvelle éthique et anthropologie
chrétienne ». Il y a quelques semaines, le Pape avait publié un motu proprio, Intima
Ecclesiae natura, pour réaffirmer, face aux défis anthropologiques actuels, la
dimension ecclésiale des œuvres de charité dans l’Eglise.
Et c’est un nouvel
avertissement que Benoît XVI a voulu adresser à tous ceux qui travaillent dans le
domaine de la charité de l’Eglise pour les exhorter à se laisser guider par les principes
de la foi chrétienne. La collaboration légitime avec les instances internationales
ne les autorise pas à fermer les yeux sur les graves idéologies et dérives de notre
temps, déguisées en progrès et en pseudo-humanisme.
L'homme prétend trouver
son bonheur dans l’affirmation de soi
Le Pape a brossé un sombre tableau
de la situation actuelle où le « prométhéisme technologique » se greffant sur le matérialisme
hédoniste provoque l’émergence d’une anthropologie athée qui prétend faire abstraction
de Dieu et de toute dimension spirituelle. Lorsque l’homme est privé de son âme et
de sa relation personnelle avec Dieu, tout ce qui est techniquement possible devient
moralement licite. Citant les manipulations, la politique démographique, la théorie
du genre, Benoît XVI a mis en garde les humanitaires chrétiens contre la mentalité
ambiante : nous sommes face à l’absolutisation de l’homme qui prétend trouver son
bonheur dans l’affirmation de soi et finit par connaitre une solitude dramatique –
a-t-il martelé.
Sans discernement, l’homme peut devenir victime de tentations
culturelles qui le réduisent en esclavage. Dans le passé, des idéologies exaltant
le culte de la nation, de la race, ou la lutte des classes se sont révélées être des
idolâtries tandis que le capitalisme sauvage avec son culte du profit a engendré des
crises, des inégalités et la misère.
Vigilance dans la collaboration avec
les autres acteurs sociaux
Les chrétiens doivent se laisser guider par
la foi qui donne une dimension prophétique à la charité. Ils devront exercer une vigilance
critique dans leur collaboration avec d’autres acteurs sociaux et refuser, si nécessaire,
des financements et des partenariats qui favoriseraient des projets en désaccord avec
l’anthropologie chrétienne. Pour les chrétiens, foi et charité sont intimement liées,
tout comme l’amour et la vérité. (RF)