Les occidentaux s'inquiètent après l'assaut donné par l'Algérie
L’incertitude la plus totale règne sur la situation en cours à In Aménas dans le sud
Algérien en plein cœur du Sahara à proximité de la frontière libyenne. On ignorait
vendredi matin si oui ou non l’opération lancée la veille par l’armée algérienne a
pris fin. La préfecture de cette zone isolée située à 1300 km d’Alger a précisé dans
la nuit que seule une partie du site gazier était sous contrôle : le « site de vie
» des personnes, travaillant pour un des trois groupes exploitant la base.
L'inquiétude
des pays occidentaux
Jeudi 17 janvier l’intervention contre le groupe islamiste,
des anciens d’Aqmi, a permis de libérer 600 Algériens et quelques occidentaux. Combien
exactement ? Difficile à dire, entre trois et dix. Le ministère algérien des communications
n’a fourni aucun chiffre. Il s’est contenté de faire état d’un nombre important de
libération et malheureusement de quelques morts et blessés. Selon un porte parole
du groupe islamiste il y aurait une cinquantaine de morts, 15 assaillants et 34 étrangers.
D'où l’inquiétude des pays occidentaux. Le compte rendu de Thomas Chabolle
Peu
ou mal informés par les autorités algériennes sur le déroulement des opérations, les
occidentaux n’ont en effet pas caché leurs inquiétudes au fil des heures. Le premier
ministre britannique David Cameron a prévenu : il faut se préparer à la « possibilité
de mauvaises nouvelles ». Le chef de l’état français, François Hollande, a lui
qualifié de « conditions dramatiques » dans lesquelles la crise se dénouait.
Tandis que le Japon a tout simplement demandé à Alger de cesser immédiatement l’assaut
militaire. Les occidentaux se sont retrouvés pris de cours par les évènements.
Alger
justifie son intervention militaire
Alger avait tout d’abord prévenu qu’aucune
négociation ne serait possible avec les terroristes. Chose promise, chose due : l’attaque
a en effet été lancée et aujourd’hui c’est le ministre algérien de la communication
qui justifie cette décision. Il a accusé de « jusqu’au-boutistes » les islamistes
lourdement armés qui « voulaient quitter l’Algérie en emportant avec eux les otages
étrangers ». L’assaut visait aussi à défendre les intérêts direct de l’Algérie. Toujours
selon le ministre de la communication, les terroristes voulaient « déstabiliser l’Etat
» et « détruire son économie »
Les autorités algériennes ont par ailleurs annoncé
qu'un nombre important de terroriste avait été « neutralisé ». Parmi les morts, il
y aurait Abou al-Baraa, le chef du commando qui a pris en otage le site gazier mercredi
à l’aube. Quel était leur objectif ? Monnayer des otages, se faire connaître ou se
venger ? Mercredi, les islamistes affirmaient agir par représailles à l’intervention
française en cours au Mali. Aujourd’hui la question se pose. Les intérêts français
sont-ils menacés ? La réponse de Alain Rodier est Directeur de recherche chargé
du terrorisme et de la criminalité organisée au Centre français de recherche sur le
renseignement
Propos
recueillis par Thomas Chabolle
(Photo : Le site gazier à In Amenas pris par
satellite)