Un nonce apostolique ne doit pas céder à la routine, au risque d’être moins attentif
à la dimension surnaturelle du travail quotidien, a déclaré le secrétaire d’Etat du
Saint-Siège. Le cardinal Tarcisio Bertone présidait l’office des Vêpres, le 17 janvier
à Rome, en présence des membres de l’Académie pontificale ecclésiastique, ’l’école
des nonces’.
Comme toute autre forme de ministère sacerdotal, celui des diplomates
du Saint-Siège présente le risque d’une "sorte d’accoutumance, d’adaptation superficielle
à la routine quotidienne, de familiarisation à des formalités vides", a prévenu le
cardinal Bertone. Avec le temps, ces tendances peuvent conduire à être moins attentif
à la dimension surnaturelle du travail quotidien, a-t-il averti.
S’identifier
au Christ
Pour lutter contre cette routine, le prélat a préconisé une identification
au Christ. Plus celle-ci sera grande et "plus grands seront votre passion pour la
vie de l’Eglise, votre amour pour les hommes de chaque peuple et de chaque nation,
votre capacité à construire des relations fraternelles, des liens de collaboration
et de paix".
Le même jour dans une interview à "L’Osservatore Romano", le président
de l’Académie pontificale ecclésiastique, Mgr Beniamino Stella, exprimait la difficulté
à former durant trois ans les diplomates du Saint-Siège. "Chaque année, nous présentons
à la Secrétairerie d’Etat entre 10 et 12 prêtres qui ont achevé leurs études et qui
sont prêts à entrer au service diplomatique", confiait-il, soit un tiers de la promotion,
qui compte entre 30 et 35 prêtres de toutes nationalités.
La moitié sont
Italiens
Les nonces représentent l’universalité de l’Eglise, a insisté
Mgr Stella. Pourtant, les chiffres ne parlent pas en faveur de cette universalité.
L’Europe, Italie en tête, continue d’être le principal pourvoyeur de diplomates du
Saint-Siège. Sur les 99 nonces que l’on compte actuellement, un peu moins de la moitié
(48) sont Italiens. Ce pourcentage est plus faible que par le passé. En 1961, 48 nonces
sur 58 provenaient d’Italie.
Les Italiens restent encore les représentants
pontificaux dans des pays de premier plan, comme la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne,
la Pologne, les Etats-Unis, le Brésil, Israël, ou l’Italie. (Apic/imedia)
(Photo:
le cardinal Bertone en visite à l'Académie Pontificale Eccésiastique)