Le Cardinal Sarah:"Le monde a une terrible faim de Dieu"

Ce jeudi s'ouvrait l’assemblée plénière du conseil pontifical Cor Unum sur le thème "Charité, nouvelle éthique et anthropologie chrétienne". A cette occasion, le cardinal Sarah, président de ce dicastère, a donné une interview à l’Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège. Il y affirme que « le monde a une terrible faim de Dieu". "Je dirai même, poursuit le cardinal, que la véritable faim dont souffre l’homme, sa souffrance la plus terrible sont justement causées par l’absence de Dieu ».
Le cardinal, originaire de l’Afrique, revient sur la double peine imposée à l’Afrique. D’une part, l’imposition d’un modèle économique et social par les donateurs d’aide occidentaux, et d’autre part, l’imposition d’un modèle anthropologique étranger à l’Afrique.
Le compte-rendu d'Olivier Bonnel
L’idée d’homme véhiculée par l’occident et promue au travers de l’aide au développement conditionnée, apparaît à première vue, consensuelle. « Droit de l’Homme, droit des femmes, égalité homme femme », questions de santé... Or, met en garde le cardinal Sarah, « ces concepts ouvrent la route à une anthropologie où l’homme peut décider de lui en totale autonomie ».
« Dans un monde moderne et technologique qui ne connaît pas de limite et de liberté qui n’admet pas de limites, ces concepts donnent à l’homme un sens d’omnipotence qui va jusqu’à se sentir en mesure non seulement de décider entre le bien et le mal mais aussi de décider de sa propre nature » dénonce-t-il. « Tout cela porte l’occident à la décadence morale » ajoute-t-il. Le problème va plus loin, considère-t-il : « cela remet en question plus radicalement le fait de savoir « qui je suis » ».
Face à cette offensive, le cardinal Sarah ne se sent pas désarmé : « nous pouvons rappeler notre vision de l’homme, un homme ouvert à Dieu et à l’autre, un homme qui n’est pas replié sur ses supposés droits propres mais ouvert au don de l’amour. C’est dans cette optique que doivent travailler les organismes et les organisations avec lesquels collaborent Cor Unum.