En Allemagne, les croyants ont annoncé officiellement leur adhésion à la campagne
« Je veux l’Europe » (Ich will Europa). Lancée au mois d’août par onze fondations
allemandes, cette campagne de communication vise à renforcer l’idée européenne qui
s’est dégradée à la faveur de la crise et à envoyer un signal positif pour une Europe
forte. Les responsables religieux catholique, évangélique, juif et musulman, constatent
eux aussi que le processus d’unification de l’Europe est soumis à rude épreuve ;
or les croyants peuvent offrir leur contribution dans le domaine social, en essayant
notamment de réduire les inégalités et de s’assurer que tous aient accès aux droits
sociaux.
Il ne suffit pas d’avoir une monnaie unique et un moteur économique
qui marche. Les gens ont besoin de perspectives d’avenir – avertissent les responsables
religieux. Les communautés de foi ont le pouvoir de traverser les frontières. Elles
ont donc décidé de travailler contre les forces qui sèment la division. Pour les grandes
religions d’Allemagne, l’Europe, selon les Pères fondateurs, est un grand projet de
paix, un projet culturel et social, une communauté de valeurs, dans laquelle des personnes
de cultures et de religions différentes devraient pouvoir cohabiter pacifiquement.
L'idée européenne a un fondement biblique et chrétien
Les églises
chrétiennes, en particulier, ont déployé des efforts considérables pour la reconstruction
de l’Europe après la Seconde guerre mondiale. Au cours d’une conférence de presse,
le président de la Conférence des évêques catholiques a estimé que si l’unité européenne
a pu se forger c’est parce que le Vieux continent possède les bases de la solidarité.
Pour lui, l’Europe a un fondement biblique et chrétien car ses valeurs sont celles
de la dignité humaine, de la liberté, de la solidarité, et de la justice.
Soutenue
par de nombreuses personnalités issues du monde politique, de la culture, du sport
et de l’économie, l’opération « Je veux l’Europe » souhaite mettre en valeur les
réussites européennes, de l’Union économique et monétaire au renforcement des droits
de l’Homme et des droits des salariés en passant par le maintien de la paix, la promotion
de la culture et de l’éducation ou encore la protection du climat et des consommateurs.
Elle a toutefois reçu, dans l’opinion publique, un accueil mitigé, voire négatif.