Mgr Dubost de retour de Terre Sainte : « en voyant le mur je pense à une blessure
»
« Notre foi a été enrichie par la force et le courage des personnes que nous avons
rencontrées ». Les évêques de la Coordination Terre Sainte qui étaient en visite en
Jordanie, en Israël et en Palestine ne cachent pas leur émotion et leur préoccupation
face aux conflits qui ébranlent la région. Dans un communiqué final publié jeudi 10
janvier ils disent leur inquiétude face à la guerre civile en Syrie et au conflit
à Gaza et dans le sud d’Israël.
Les huit évêques catholiques d'Amérique du
Nord et d'Europe saluent le témoignage de ceux « qui prennent soin des plus vulnérables,
comme les réfugiés en provenance de Syrie et d’Irak fuyant la terreur et la violence
» ; des personnes « qui luttent contre un visage d’oppression et d’insécurité » en
Terre Sainte, et ils saluent le courage de ces religieuses impliquées dans la prise
en charge de travailleurs migrants, de personnes victimes de trafics et de prisonniers
».
Ils s’engagent par ailleurs à continuer à exhorter les gouvernements de
leur pays respectifs à agir face à « l’empiètement de la barrière de séparation israélienne
en Cisjordanie, qui représente une « injustice ». Mandatée par le Saint Siège, la
Coordination des évêques pour la Terre Sainte a pour vocation de mesurer sur place
les questions et problèmes qui se posent à l'Église catholique dans une région marquée
par les tensions politiques et religieuses.
Mgr Dubost a des mots très
forts pour parler de ce qu'il a vu
Un Français faisait partie de la délégation,
Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes. Il compare le mur à « une blessure
au cœur de la main ». « C’est ce qui se voit mais ce qui ne se voit pas c’est que
l’on ne peut pas se servir de la main ». Mgr Dubost évoque la résistance pacifique
des palestiniens notamment à travers la prière, et à l’investissement dans l’éducation.
Il déplore que « ce pays qui a beaucoup de richesses et de potentialités,
tant du côté palestinien qu’israélien n’arrive pas à se constituer vraiment ». « Il
ya une polarisation des uns et des autres, remarque t-il » qui fait que nous ne pouvons
pas envisager l’avenir avec un espoir humain. La seule source de confiance en l’avenir
c’est l’espérance, il n’y pas de plan B à l’espérance ».
« Nous chrétiens croyons
qu’il est possible de faire avancer les choses par la prière(...) «mais nous rendrions
service aux israéliens, indique l’évêque d’Evry, en leur faisant prendre conscience
de l’injustice qu’ils occasionnent par leur volonté légitime de sécurité, mais la
sécurité ne s’obtient pas, précise t-il, par des moyens techniques, elle s’obtient
quand tout l’homme est pris en compte et donc où la politique finit par trouver le
chemin de la confiance et pour le moment déclare Mgr Dubost « je ne trouve pas que
cette confiance existe (...)
Mgr Dubost dit avoir confiance dans les israéliens
et les palestiniens, et appelle ainsi à « une insurrection de la confiance ». Nous
l'écoutons
Mgr
Dubost était interrogé par notre collègue du programme anglais Veronica Scarisbrick