Le cardinal Sandri évoque la situation des chrétiens du Moyen Orient avec Tawadros II

Mardi 8 janvier le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglise Orientales, a rencontré le nouveau Patriarche copte orthodoxe d’Egypte, Tawadros II au Monastère d’Anba Bishoy dans le Wadi Natroun, où le patriarche continue à mener une vie monastique. Tawadros II a accueilli chaleureusement les vœux de Benoît XVI transmis par le cardinal Sandri. Des vœux qui avaient déjà été transmis au Patriarche par la cardinal Kurt Koch lors de son intronisation. Durant leur discussion, Tawadros II a souligné que dans cette période de l’histoire les chrétiens devaient parler d’une seule voix, surtout au Moyen Orient. Le Patriarche a dit suivre avec attention la situation en Syrie.

Il a fait état des bonnes relations avec le président égyptien, Mohamed Morsi, qui l’a appelé au téléphone le jour du Noël copte et a envoyé plusieurs de ses ministres aux célébrations. La situation des chrétiens au Proche Orient reste toutefois préoccupante a expliqué le chef des coptes orthodoxes d’Egypte. Sur 300 millions d’habitants ils ne sont que 5 % de chrétiens et ce chiffre diminue d’année en année. Le cardinal Sandri a lui aussi insisté sur le fait que sans les chrétiens le Moyen Orient ne serait plus le même.

Dialogue interreligieux : la voie de la foi et de l’amour sont importantes

Tawadros II a également évoqué son chemin de vie. Sur la situation des coptes en Egypte, il a rappelé le grand besoin de prière. Les deux hommes ont ensuite convenu de l’importance du travail avec les jeunes, les enfants et les familles. Quant au dialogue interreligieux, Tawadros II a affirmé qu’il y avait deux voies à poursuivre : celle de la foi avec les commissions théologiques et celle de l’amour avec le partage. Cette voie est perçue comme urgente et importante par les fidèles.

Un jour plus tôt, lundi 7 janvier au siège du Patriarcat grec orthodoxe d’Alexandrie, Sa Béatitude Théodoros II a reçu le préfet de la Congrégation pour les Eglises Orientales. Une rencontre toujours sous le signe de la cordialité entre les deux hommes. Le cardinal Sandri a transmis les vœux de Benoît XVI qui demande cette année de revenir aux racines profondes du don de la foi. Le patriarche a présenté la situation de l’Egypte avec ses difficultés récentes qui ont dans le même temps suscité un travail unanime parmi les chrétiens. Theodoros II a également relaté la visite de Tawadros II au siège du Patriarcat grec orthodoxe d’Alexandrie. Il a parlé d’un grand homme, a évoqué sa dimension humaine et spirituelle et l’importance de se rencontrer au moins une fois par mois.

L’Eglise grecque orthodoxe d’Alexandrie présente dans de nombreux pays d’Afrique

Les problèmes sociaux, le chômage, et un futur non prévisible sont au cœur de la société égyptienne a souligné Theodoros II lors de son entretien avec le cardinal Sandri. La présence grecque orthodoxe dans le pays est millénaire, même si récemment la communauté s’est réduite en nombre. Les patriarches grecs orthodoxes de Jérusalem, d’Antioche, l’archevêque de Chypre et Theodoros II se sont réunis à Nicosie afin d’affronter ensemble les défis de la présence chrétienne au Moyen Orient. Ils ont été reçus par les chefs de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et comptent demander au président américain de les recevoir. L’Eglise grecque orthodoxe d’Alexandrie est petite en nombre mais travaille de manière intensive dans toute l’Afrique. Elle est présente dans 47 pays et collabore avec les évêques catholiques. Enfin le patriarche a fait part de son admiration pour Benoît XVI en tant qu’homme de Dieu et théologien.

(Photo : Le cardinal Sandri à Alexandrie durant son voyage en Egypte)