Corps diplomatique : entretien avec l'ambassadeur de France près le Saint-Siège
La France et le Saint-Siège entretiennent des relations diplomatiques depuis 532 ans
et si, sur le site internet de la diplomatie française, on estime que ces relations
ont pu être un jour distendues, c’est pour mieux souligner le rapprochement opéré
entre Paris et le Saint-Siège depuis 2007, relancé par deux visites officielles de
l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy qui a souhaité solennellement
prendre possession de la stalle de « premier et unique chanoine d’honneur » du chapitre
de la basilique Saint-Jean-de-Latran.
On se souvient aussi, en septembre 2008,
du succès de la visite apostolique de Benoît XVI en France et, plus récemment encore,
de l’organisation dans la capitale française en mars 2011 du Parvis des Gentils, une
initiative du Pape pour dialoguer avec les non-croyants.
Aujourd’hui, il existe
de nombreux points de convergence de vues entre les deux Etats. Ils partagent des
objectifs de paix, de justice et de défense des droits de l’homme. C’est ce que nous
explique son excellence Bruno Joubert. L’ambassadeur de France près de le Saint-Siège
était lundi 6 janvier dans la « sala regia », la salle royale du palais apostolique,
pour assister au traditionnel discours qu’adresse le Pape en début d’année au Corps
diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Il revient pour nous sur les principaux
thèmes abordés lundi par Benoît XVI.
Son excellence monsieur Bruno Joubert,
ambassadeur de France près le Saint-Siège, est interrogé par Marie Duhamel
Biographie
de S.E.M. Bruno Joubert
Né en Indre et Loire en 1950, Bruno Joubert fit
ses études à Tours, Paris et Strasbourg. Il est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques
de Paris et de l’Ecole Nationale d’Administration. Promu en 1978, son premier poste
est à Washington en tant que secrétaire des Affaires Etrangères à l’Ambassade de France.
De 1982 à 1990, il se consacre à l’Union européenne, d’abord à la direction des Affaires
Européennes au Ministère des Affaires Etrangères à Paris (Questions commerciales –
GATT), puis à Bruxelles, devenant conseiller à la représentation permanente de la
France auprès de l’Union Européenne. De 1990 à 1993, il rentre à Paris en tant
que chargé de mission auprès du Secrétaire Général du ministère des Affaires Étrangères.
Il est ensuite nommé pendant deux ans, directeur des Ressources humaines de ce même
ministère. De 1995 à 1997, il est directeur de cabinet de Michel Barnier, ministre
délégué aux Affaires Européennes, avant d’être nommé directeur de la Stratégie au
ministère de la Défense, poste qu’il occupera jusqu’en 2001. Il s’installe alors dans
la capitale autrichienne, en tant qu’ambassadeur, représentant permanent de la France
auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Après deux
ans à Vienne, il est en charge de l’Afrique et de l’Océan Indien au MAE, avant, avant
en 2006 d’en devenir le Secrétaire Général Adjoint. En 2007, Bruno Joubert quitte
le Quai d’Orsay pour rejoindre l’Elysée. Il sera le conseiller diplomatique adjoint,
chargé de l’Afrique, à la Présidence de la République, jusque sa nomination en tant
qu’ambassadeur de France au Maroc entre 2009 et 2012. En avril 2012, il est nommé
ambassadeur de France près le Saint-Siège et présente ses lettres de créance au Pape
le 18 mai de la même année.
Photo : Bruno Joubert remet ses lettres de créance
à Benoît XVI, vendredi 18 mai 2012 au Vatican.