L'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga a appelé mardi à un dialogue entre
le gouvernement centrafricain et les rebelles qui menacent toujours la capitale, affirmant
avoir commencé à entendre "des messages d'espoir" des deux côtés. "Arrêtons de nous
battre de nous détruire. Au contraire, dialoguons", a affirmé à l'AFP l'archevêque
invitant "les acteurs à se retrouver autour d'une table pour attaquer les problèmes
au fond et sortir une fois pour toute de cet imbroglio".
"Il y a des Centrafricains
qui traversent des moments de souffrance, qui sont en brousse éparpillés. Nous demandons
que le peuple se réconcilie avec lui-même. Cela passe par un moment de rencontre",
a-t-il poursuivi à l'occasion d'une journée traditionnelle de prière en Centrafrique.
"J'ai commencé à entendre des messages d'espoir du président Bozizé et des rebelles",
a précisé Mgr Nzapalainga soulignant que le président ainsi que des rebelles s'étaient
dits prêts à négocier. "La peur sera éphémère. Après la peur il y a les perspectives
d'espoir qui doivent chasser la peur", a conclu l’archevêque de Bangui.
L'Eglise
a lancé différents appels à la paix et afin que prévale le chemin des négociations
et non pas la voie militaire. « La sagesse nous pousse à la modération et au dialogue.
Quelles que soient les incompréhensions, un compromis est toujours possible par la
voie du dialogue » écrit dans son message de fin d'année Mgr Nestor Désiré Nongo Aziagbia,
Evêque de Bossangoa. L'Evêque rappelle que les pauvres sont les premières victimes
des guerres civiles qui ont ensanglanté l'histoire de la Centrafrique et dénonce des
violences à l'encontre des civils dans les zones de son Diocèse (Kabo et Batangafo)
passées sous le contrôle des rebelles.
La première journée de l'année est traditionnellement
une journée de prière où les gens se rendent à la messe. Deux offices ont été célébrés
par l'archevêque à la cathédrale de Bangui alors qu'il y avait des messes dans beaucoup
des églises catholiques et protestantes du pays. La rébellion centrafricaine du
Séléka qui a lancé une offensive le 10 décembre contrôle la plus grande partie du
pays. Elle a accru ces derniers jours sa pression sur le régime de Bangui en dépit
des appels au dialogue lancés par la France, ancienne puissance coloniale, des Etats-Unis
et des promesses de partage du pouvoir faites dimanche par le président Bozizé.(Afp
et Fides)
(Photo: un homme prie pour la paix, le 1er janvier, dans la cathédrale
de Bangui)