Pas de répit pour la communauté chrétienne du Nigéria. Vendredi, quinze chrétiens
ont égorgés chez eux, dans leur sommeil, dans le petit village de Musari, dans le
nord-est, une région majoritairement musulmane. Les rescapés de cette attaque et les
organisations humanitaires, qui ont souhaité garder l’anonymat, pointent du doigt
les extrémistes de la secte islamiste Boko Haram.
Selon les témoignages, les
assaillants sont arrivés au cœur de la nuit, sans faire de bruit, alors que tous les
habitants du village dormaient. Quand les premiers cris ont retenti, il était déjà
trop tard. Les victimes ont été choisies en fonction de leur appartenance religieuse.
Certaines avaient déménagé dans le quartier pour fuir d'autres régions touchées par
Boko Haram.
Violences terroristes et répression sanglante
Ce
nouveau massacre intervient alors que l’armée nigériane mène une vaste opération de
ratissage dans cette région. Au moins quatre membres de Boko Haram ont été tués, sans
pour autant décourager son action. Pendant une messe de Noël la semaine dernière,
des hommes armés ont attaqué une église dans l'Etat de Yobe tuant six personnes, dont
le prêtre, avant de mettre le feu au bâtiment.
Boko Haram, qui se réclame
des talibans afghans, veut créer un Etat islamique dans le nord du pays – rappelle
l’AFP - mais le groupe comprendrait en réalité plusieurs factions avec différentes
revendications. Les violences attribuées au groupe ainsi que leur répression sanglante
par les forces de l'ordre ont fait, selon les estimations, plus de 3.000 morts depuis
2009. Le président nigérian Goodluck Jonathan accuse le groupe de chercher à provoquer
un conflit religieux dans le pays. Alors que les principales victimes de Boko Haram
sont souvent des musulmans, le groupe vise régulièrement des chrétiens, en menant
des attaques contre des églises. Mais dans sa lutte contre Boko Haram, l'armée nigériane
a aussi été accusée de violences excessives, notamment des meurtres de civils et des
incendies d'habitations. (avec AFP)
(Photo: attaque à la voiture piégée contre
l'église de Bauchi, le 23 septembre 2012)