Les rebelles du Séléka sont plus que jamais en position de force en Centrafrique.
Lundi matin, ils contrôlaient une grande partie du pays et n’excluent plus de rentrer
dans Bangui la capitale. Ces dernières heures la politique semblait prendre le dessus
sur les armes. Le président François Bozizé, bien seul, a reçu dimanche la visite
du président de l’Union africaine, le Béninois Thomas Boni Yayi. Le chef d’Etat centrafricain
semble prêt à faire des concessions. Olivier Bonnel
C’est
un président acculé qui semble jouer ses dernières cartes pour se maintenir au pouvoir.
Face à l’avancée inéluctable des rebelles, François Bozizé a assuré ne pas vouloir
briguer un nouveau mandat à la tête du pays, lui qui jusqu’ici était accusé par l’opposition
de vouloir modifier la constitution et se représenter une 3 ème fois, en 2016. Mieux,
le président centrafricain a même promis un gouvernement d’union nationale à la rébellion
du Séléka, promesse accueillie avec beaucoup de scepticisme chez les rebelles qui
soulignent que Bozizé avait la possibilité de la faire dès 2007.
Nouvel
appel à la France
A l’issue de sa rencontre avec Thomas Boni Yayi, François
Bozizé a demandé aussi à rencontrer François Hollande « si son programme le permet
» a-t-il précisé. C’est air de « ne pas vouloir déranger » cache mal le camouflet
du 27 décembre, où Bozizé avait déjà appelé Paris à stopper l’avancée des rebelles.
François Hollande avait répondu que la présence militaire française en Centrafrique
n'était pas destinée à "protéger un régime" contre l'avancée de la rébellion, mais
bien les ressortissants et les intérêts français. Pour Bozizé, la République Centrafricaine
a trop souffert, et est un pays abandonné à lui-même. Une manière sans doute de parler
de sa propre personne. (Photo: François Bozizé le 30 décembre, à l'issue d'une conférence
de presse avec Thomas Boni Yayi)