Mario Monti et sa politique encensés par le quotidien du Vatican
« C’est l’expression d’un appel à récupérer le sens le plus élevé et noble de la politique.
» L’Osservatore romano a fait un éloge appuyé du chef démissionnaire du gouvernement
italien Mario Monti. C’est l’expression « montée en politique » choisie par le sénateur
pour illustrer sa démarche qui a retenu l’attention du quotidien du Vatican.
Cet
éloge exprime, selon les commentateurs, le soutien implicite du Saint-Siège à Mario
Monti. Dans un article intitulé « La montée en politique du sénateur Monti », L’Osservatore
romano a longuement analysé la formule utilisée par le chef du gouvernement démissionnaire,
volontairement en contraste avec l’expression souvent utilisée de « descente » dans
l’arène politique.
« C’est cette demande d’une politique de niveau élevé que
la figure de Mario Monti est probablement en train d’intercepter », poursuit le journal.
A défaut, « le chef du gouvernement entend légitimement s’appuyer sur cette aspiration
et c’est en son nom qu’il interpelle les partis au-delà des contenus de son manifeste
politique. »
« La décision de Mario Monti de se rendre disponible à un nouvel
engagement au service du pays est en train d’orienter le débat politique et la campagne
électorale en Italie », a poursuivi l’Osservatore romano. Toujours selon le
quotidien, le sénateur « entend ouvrir la deuxième phase d’un programme de réformes
qui a été seulement ébauché au cours de l’année écoulée »
Le quotidien a également
rendu hommage au président Giorgio Napolitano pour avoir su trouver « en la personne
du sénateur à vie, l’homme adapté pour guider l’Italie et l’extraire de la tempête
financière ».
Les catholiques, préoccupés par le retour de Silvio Berlusconi,
aspirent à un centre
Cet article a été publié lors d’une semaine décisive
pour le nouveau centre. Semaine durant laquelle Mario Monti est en train d’organiser
une liste électorale en vue des législatives de février prochain. Si le « Professore
» parvient à créer une liste proche du Parti populaire européen, capable de renouveler
le pays, de nombreux catholiques pourraient s’y reconnaître.
Le Vaticaniste
du quotidien italien La Stampa perçoit en effet des signes d’impatience et
même de préoccupation dans les rangs catholiques à propos du retour de Silvio Berlusconi.
Selon le secrétaire du Comité d’organisation des semaines sociales en Italie, les
catholiques italiens étaient mal à l’aise avec le bipolarisme qui a caractérisé ces
dernières années le paysage politique dans la péninsule. Ils aspirent à un centre,
à une force politique libérale qui ne soit pas populiste.
Dans le même sens,
il y a quelques jours, le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence des
évêques italiens, avait déjà apporté son soutien à une candidature de Mario Monti.
Mario
Monti bouscule la droite de Berlusconi et la gauche du Parti Démocratique
Dimanche
dernier, Mario Monti a annoncé qu’il était disposé à prendre la tête d’un rassemblement
de forces modérées et réformatrices en vue des législatives anticipées des 24 et 25
février prochain. Si ces forces souscrivent à son programme « Agenda Monti » et sont
suffisamment crédibles, il s’est dit prêt à ce qu’elles le proposent comme candidat
au poste de Premier ministre.
L’entrée dans la course législative, encore indirecte,
de Mario Monti a bouleversé le panorama politique italien. Silvio Berlusconi, candidat
au poste de président du Conseil pour la sixième fois en 18 ans, se retrouve isolé
à la droite de l’échiquier politique avec une campagne anti-européenne et anti-impôts,
tandis que le favori de ces législatives, le Parti Démocrate (gauche), risque de se
fissurer sur son aile gauche et au centre.
(Photo : Mario Monti à la télévision
italienne le 23 décembre dernier)