2012-12-27 20:20:50

Mario Monti et sa politique encensés par le quotidien du Vatican


« C’est l’expression d’un appel à récupérer le sens le plus élevé et noble de la politique. » L’Osservatore romano a fait un éloge appuyé du chef démissionnaire du gouvernement italien Mario Monti. C’est l’expression « montée en politique » choisie par le sénateur pour illustrer sa démarche qui a retenu l’attention du quotidien du Vatican.

Cet éloge exprime, selon les commentateurs, le soutien implicite du Saint-Siège à Mario Monti. Dans un article intitulé « La montée en politique du sénateur Monti », L’Osservatore romano a longuement analysé la formule utilisée par le chef du gouvernement démissionnaire, volontairement en contraste avec l’expression souvent utilisée de « descente » dans l’arène politique.

« C’est cette demande d’une politique de niveau élevé que la figure de Mario Monti est probablement en train d’intercepter », poursuit le journal. A défaut, « le chef du gouvernement entend légitimement s’appuyer sur cette aspiration et c’est en son nom qu’il interpelle les partis au-delà des contenus de son manifeste politique. »

« La décision de Mario Monti de se rendre disponible à un nouvel engagement au service du pays est en train d’orienter le débat politique et la campagne électorale en Italie », a poursuivi l’Osservatore romano. Toujours selon le quotidien, le sénateur « entend ouvrir la deuxième phase d’un programme de réformes qui a été seulement ébauché au cours de l’année écoulée »

Le quotidien a également rendu hommage au président Giorgio Napolitano pour avoir su trouver « en la personne du sénateur à vie, l’homme adapté pour guider l’Italie et l’extraire de la tempête financière ».

Les catholiques, préoccupés par le retour de Silvio Berlusconi, aspirent à un centre

Cet article a été publié lors d’une semaine décisive pour le nouveau centre. Semaine durant laquelle Mario Monti est en train d’organiser une liste électorale en vue des législatives de février prochain. Si le « Professore » parvient à créer une liste proche du Parti populaire européen, capable de renouveler le pays, de nombreux catholiques pourraient s’y reconnaître.

Le Vaticaniste du quotidien italien La Stampa perçoit en effet des signes d’impatience et même de préoccupation dans les rangs catholiques à propos du retour de Silvio Berlusconi. Selon le secrétaire du Comité d’organisation des semaines sociales en Italie, les catholiques italiens étaient mal à l’aise avec le bipolarisme qui a caractérisé ces dernières années le paysage politique dans la péninsule. Ils aspirent à un centre, à une force politique libérale qui ne soit pas populiste.

Dans le même sens, il y a quelques jours, le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence des évêques italiens, avait déjà apporté son soutien à une candidature de Mario Monti.

Mario Monti bouscule la droite de Berlusconi et la gauche du Parti Démocratique

Dimanche dernier, Mario Monti a annoncé qu’il était disposé à prendre la tête d’un rassemblement de forces modérées et réformatrices en vue des législatives anticipées des 24 et 25 février prochain. Si ces forces souscrivent à son programme « Agenda Monti » et sont suffisamment crédibles, il s’est dit prêt à ce qu’elles le proposent comme candidat au poste de Premier ministre.

L’entrée dans la course législative, encore indirecte, de Mario Monti a bouleversé le panorama politique italien. Silvio Berlusconi, candidat au poste de président du Conseil pour la sixième fois en 18 ans, se retrouve isolé à la droite de l’échiquier politique avec une campagne anti-européenne et anti-impôts, tandis que le favori de ces législatives, le Parti Démocrate (gauche), risque de se fissurer sur son aile gauche et au centre.

(Photo : Mario Monti à la télévision italienne le 23 décembre dernier)







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