A l’approche de Noël, Benoît XVI a décidé de gracier son ancien majordome. Le directeur
de la Salle de Presse du Saint-Siège l’a annoncé samedi 22 décembre lors d’une conférence
de presse. « Ce matin, le Saint Père a rendu visite en prison à monsieur Paolo Gabriele
» pour lui accorder son pardon et « lui communiquer en personne le fait d’avoir accueilli
favorablement sa demande de grâce », annulant ainsi la peine qui lui était infligée.
« Il s’agit, poursuit un communiqué de la Secrétairerie d'Etat, d’un geste
paternel envers une personne avec laquelle le Pape a partagé pendant plusieurs années
une familiarité quotidienne ».
A la suite de cette visite du Pape, Paolo Gabriele
a été relâché. Il a quitté la prison pour regagner sa maison. « Bien qu’il ne puisse
pas reprendre son emploi précédent et continuer à vivre au Vatican, le Saint-Siège,
qui a confiance en la sincérité du repentir manifesté (ndlr, par Paolo Gabriele),
entend lui offrir la possibilité de reprendre, avec sérénité, sa vie de famille.
Le
point final a une triste affaire
Paolo Gabriele avait été arrêté le 23 mai
dernier. La gendarmerie du Vatican avait trouvé chez lui des centaines de documents
confidentiels dont certains signés par le Pape. Le 6 octobre dernier, l’ancien homme
de confiance de Benoît XVI avait été condamné à 18 mois de prison pour « vol aggravé
» par la justice vaticane. Ayant renoncé à faire appel, Paolo Gabriele avait été incarcéré
le 25 octobre dernier dans une cellule aménagée spécialement pour lui à la gendarmerie
du Vatican.
Fin octobre, la Secrétairerie d’Etat estimait dans un communiqué
que la sentence mettait « un point final à une affaire triste qui a eu des conséquences
très douloureuses, et qui a, durant de nombreux mois, troublé la sérénité de la communauté
qui travaille quotidiennement au service du Successeur de Pierre ».
La Secrétairerie
d’Etat précisait également que demeurait « l'éventualité d'une concession d'une grâce
». « C'est un acte souverain » du Pape, mais il « présuppose de façon raisonnable
le repentir pour le délit et une sincère demande de pardon au souverain pontife et
à tous ceux qui ont été injustement offensés ».
Dès les premières semaines
suivant son interpellation, Paolo Gabriele avait fait savoir par la voix d’un de ses
avocats, qu’il avait demandé pardon à Benoît XVI dans une lettre confidentielle. Selon
maître Carlo Fusco, ce courrier, qu’il disait n’avoir pas lu mais dont il connaissait
en substance une partie du contenu, avait été transmis à la commission cardinalice,
nommée directement par le Pape pour enquêter sur l’affaire « Vatileaks ».
Claudio
Sciarpelletti pourrait lui aussi être gracié
Lors de la conférence de presse
qui s’est tenue samedi 22 décembre, le père Federico Lombardi a évoqué le cas de Claudio
Sciarpelletti. Reconnu coupable d’avoir « participé à déjouer les enquêtes » menées
par la justice vaticane dans le cadre de l’affaire « Vatileaks » et condamné le 10
novembre dernier à deux mois de prison avec sursis, l’analyste programmateur de la
Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège a déjà repris ses activités professionnelles depuis
quelques jours. « Il me semble deux semaines », a précisé le père Lombardi qui a également
indiqué que, pour lui aussi, il est prévu de répondre à une demande de grâce afin
que prennent complètement fin l’affaire pénale qui le concernait, bien qu’il s’agisse
d’une condamnation avec sursis.
(Photo : Samedi 22 décembre, Benoît XVI
a rendu visite en prison à son ancien majordome, Paolo Gabriele)