Difficile ces jours-ci d’échapper au matraquage fait autour de la prétendue fin du
monde annoncée par les mayas pour le 21 décembre 2012. Même si la majorité des français
déclarent ne pas croire à ces rumeurs, les chaînes de télévision ont multiplié les
programmes consacrés à cette prophétie. Le cinéma n’est pas en reste lui non plus
mais c’est surtout sur la toile que les esprits s’échauffent.
La fin du
monde : un bon fond de commerce
Il faut dire que l’apocalypse fait recette
et en ce temps de crise certains ne reculent devant rien pour faire recette : vente
de kit de survie, voyage organisé à l’autre bout du monde avant qu’il ne soit trop
tard. Aux États-Unis, une société propose même l’achat de places dans un bunker de
luxe. A cela s’ajoute le risque de dérives sectaires. Selon certains mouvements seul
le village français de Bugarach dans l’Aude survivrait à l’Apocalypse. Conséquence
: un important dispositif de sécurité a dû être mis en place autour du site en prévision
d'une éventuelle affluence.
La Nasa et le CNRS démontent la prophétie
Pourtant
les scientifiques sont formels : il y aura bien un 22 décembre 2012. La NASA a publié
é un film démontant le mythe. Le CNRS lui aussi explique très clairement le fonctionnement
du calendrier et la chronologie Maya, basée sur des cycles. En réalité, d’après le
calendrier Maya, c’est la fin d’un long cycle de 5.000 ans et non une fin du monde.
Les chrétiens ne s’arrêtent pas à la curiosité pour les dates et les prévisions
Le directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican, le Père José Gabriel
Funes, est lui aussi intervenu dans les colonnes de l’Osservatore Romano, le quotidien
du Saint -Siège, pour démentir la prophétie maya. Elle prévoit un alignement des planètes
et du soleil avec le centre de la Voie Lactée et une inversion des pôles magnétiques
du champ terrestre ». Pour le docteur en astronomie, « cela ne vaut même pas la peine
de discuter le fondement scientifique de ces affirmations ! ». Et le moi dernier,
lors de la prière de l’angélus, Benoît XVI rappelait que les chrétiens ne s’arrêtaient
pas « à la curiosité pour les dates, les prévisions ». Face au relativisme, aux catastrophes
naturelles et aux guerres qui ne manquent pas, les chrétiens s’appuient sur le «
roc solide » qu’est Dieu.
Comment expliquer cette ébullition à l’approche
du 21 décembre ? Le contexte actuel : crise économique mondiale, violences au Proche-Orient,
multiplication des catastrophes naturelles, a-t-il participé à créer un climat de
fébrilité et de vulnérabilité ? Quelle doit être la réponse proposée par les chrétiens
?
Eléments de réponse avec Bertran Chaudet, diacre permanent et Coordinateur
du service national « Pastorale, nouvelles croyances et dérives sectaires » (sous
la responsabilité du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants
religieux de la conférence des évêques de France)
Des propos
recueillis par Hélène Destombes
Bertrand Chaudet est co-auteur avec le père
Denis Lecompte de l’ouvrage : « Nouvelles croyances, thérapies alternatives : des
dérives possibles » Sarment Editions du Jubilé.