2012-12-19 15:00:38

Le Cardinal Zimowski : la crise ne peut réduire l'hôpital à un lieu de souffrance


Mercredi midi, le président du Conseil pontifical pour la Santé, Mgr Zimowski, a présidé une messe de solidarité avec les employés des hôpitaux romains confrontés à de grandes difficultés économiques. Certaines structures, notamment catholiques, sont menacées de fermeture, des personnels de santé ne reçoivent plus leur salaire en raison de la crise et des mesures d’austérité. La publication ces derniers mois de photographies montrant des malades soignés à même le sol avait mis en lumière les difficultés des services d’urgences des hôpitaux romains. Le gouvernement a ouvert une cellule de crise pour « remettre de l’ordre dans le système » de santé italien.

Les lieux de soins ne peuvent devenir que des lieux de souffrance

Durant cette messe, célébrée en l'Eglise de Santo Spirito in Sassia, le Cardinal Zimowski a tenu à rappeler d'abord l'histoire insigne de l'hôpital du même nom, l'un des plus vieux du monde, où travaillèrent et furent de grands témoins de la charité chrétienne, des saints comme Filippo Neri et Camillo de'Lellis. Mais pour aussitôt regretter qu'un tel lieu de soins, frappé par la crise comme tant d'autres, risque de devenir un lieu de souffrance dépourvu de la moindre lueur d'espérance. Le Cardinal Zimowski déclarait ensuite comprendre que l'on puisse se sentir découragé par les difficultés du travail et l'apparente incapacité de changer les choses. Mais il recommandait pourant de faire tout ce qui est possible pour que les centres de soins soient plus humains, plus accueillants, et respectueux de la dignité des personnes. Il rappelait alors les récentes paroles du Pape aux participants de la 27ème conférence Internationale du Conseil pontifical pour la pastorale des services de santé: "La mesure de l'humanité est déterminée essentiellement dans le rapport avec la souffrance et avec la personne qui souffre".

Le Cardinal Zimowski appelle à un sursaut d'humanité, malgré la crise

Le Cardinal Zimowski reconnaissait la difficulté de pouvoir répondre à cette exigence dans un contexte où la crise économique et financière européenne et internationale a de fortes répercussions sur les politiques sanitaires nationales. Et il renouvelait son inquiétude face aux réformes en cours, ayant l'impression qu'elles ne tiennent compte que de l'aspect économique du secteur de la santé, en négligeant ceux qui y travaillent et en constituent l'essence vitale, ainsi que les malades."On parle de réduire le nombre de lits, déclarait le Cardinal Zimowski, mais on ne parle pas de ceux qui seront ainsi privés de la possibilité d'être hospitalisés, soignés et assistés". "Il s'agit pourtant de l'une de nos soeurs, de l'un de nos frères, ou de nos parents, qui appartiennent à cette génération qui a contribué à faire renaître le pays des ruines et des souffrances de la Seconde Guerre Mondiale".

Pour faire face à ce défi, a conclu le Cardinal Zimowski, l'effort de tous est nécessaire, en se rappelant que "ce n'est qu'en regardant le monde avec le regard d'amour du Créateur que l'humanité apprendra à être sur la terre dans la paix et dans la justice, en destinant opportunément les ressources au bien de chaque homme et de chaque femme".

Les difficultés de certaines structures catholiques ne sont pas dûes qu'à la crise

Le 2 décembre dernier, une délégation de l’Institut dermatologique de l’Immaculée à Rome, avait manifesté Place Saint-Pierre, demandant au Pape de soutenir leur cause. Quelques jours plus tard lors de l'Angélus, Benoît XVI saluait « le groupe de prière » de cet Institut qui vit une situation difficile, en souhaitant que « l’on puisse trouver des solutions aux problèmes qu’affrontent diverses institutions sanitaires catholiques ». Une réponse au personnel de l’Idi, mais aussi implicitement un appel à toutes les institutions catholiques en difficulté, et notamment le grand hôpital du Gemelli – où Jean-Paul II fut soigné- , à mettre de l’ordre dans leur organisation et leurs finances. Elles accusent 800 millions d’euros de dettes, conséquences de mauvaises gestions et de diverses malversations plus que de la crise économique.







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