2012-12-18 14:42:34

Le rapport Sicard rejette l'euthanasie active


(Radio Vatican) En France, un rapport voulu par François Hollande ouvre la porte à une assistance médicalisée de la fin de vie mais rejette l’euthanasie active. Composée de neuf membres, la « mission Sicard » a terminé ses consultations et remis les conclusions de sa réflexion au chef de l’Etat français. Elle considère notamment que l’assistance au suicide peut être envisagée dans certains cas de maladie incurable et évolutive.

Le rapport de la commission de réflexion sur la fin de vie propose une solution à la française : il évoque clairement la question de la sédation profonde terminale en cas d’arrêt de traitement. Cette grave décision serait prise par un médecin engagé en conscience, et éclairée par une discussion collégiale. Il tient en revanche à établir une nette distinction entre l’euthanasie active, «un acte médical radical qui franchirait la barrière d’un interdit » et l’assistance au suicide où l’acte légal est accompli par la personne malade elle-même, consciente et autonome, atteinte d’une maladie grave et incurable.

Sur le banc des accusés, une médecine sans âme

Au terme de six mois de consultations, la mission brosse un tableau sévère de la situation : il prend acte de la grande insatisfaction des français en la matière, il fustige une médecine sans âme qui privilégie la performance technique, il dénonce une mauvaise prise en charge de la douleur et de la souffrance psychique des patients, il préconise un « effort majeur d’appropriation» de la loi Leonetti, largement méconnue et mal appliquée, mais estime que celle-ci est insuffisante. Le rapport émet plusieurs recommandations notamment pour améliorer la formation médicale et l’accès aux soins palliatifs et décourager l’obstination déraisonnable.

L’ancien président du Comité consultatif national d’éthique, Didier Sicard, avait été choisi en juillet par François Hollande pour donner suite à un des engagements de sa campagne électorale : «fournir une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». L’Elysée a immédiatement annoncé qu’il saisissait le Comité consultatif national d’éthique. Un projet de loi sera présenté au Parlement en juin 2013.

Ni euthanasie, ni acharnement thérapeutique

L’Eglise catholique condamne l’acharnement thérapeutique mais affirme que le refus de toute euthanasie est une valeur non négociable. Benoît XVI a affirmé à plusieurs reprises que l’euthanasie était une fausse solution au drame de la souffrance, un acte indigne de l’homme. La vraie réponse, selon le Pape, n’est pas de donner la mort, aussi douce qu’elle soit, mais de témoigner de l’amour afin d’aider à affronter la douleur et l’agonie.

Benoit XVI a par ailleurs dénoncé les pressions en faveur de l’euthanasie subies par les personnes fragiles et les familles les plus pauvres dans une société fortement influencée par les dynamiques de la productivité et les exigences de l’économie. L’Eglise catholique estime que l’accompagnement des malades en phase terminale passe par la solidarité concrète de tous, un défi majeur dans la société actuelle.
(RF avec La Croix)








All the contents on this site are copyrighted ©.