(Radio Vatican) C’est le mardi 18 décembre que Didier Sicard remettra à François Hollande
son rapport sur la fin de vie. Professeur de médecine interne, Didier Sicard a été
président du Comité consultatif national d’éthique pendant 9 ans. En 2000, sous sa
présidence, ce Comité avait rendu public un avis qui ouvrait une brèche dans ce domaine.
C’est lui que le président français a choisi en juillet dernier, lorsqu’il a décidé
de rouvrir le débat sur l’euthanasie.
A l’heure actuelle en France, la législation
encadrant la fin de vie est la loi Leonetti, votée en 2005. Largement méconnue et
mal appliquée, elle condamne l’acharnement thérapeutique, autorise l’arrêt des traitements
à la demande du patient, et demande que soit favorisé l’accès aux soins palliatifs,
des soins dont la mise en place coûte cher à la société. En revanche le droit français
condamne l’euthanasie active qui a été dépénalisée dans d’autres pays européens.
Mourir
dans la dignité. Une méprise ?
Dans une récente déclaration, l’Académie
catholique de France s’insurge contre les idées réductrices suggérant que la manière
la plus efficace de lutter contre la souffrance serait de causer délibérément la mort
; elle dénonce la méprise dont est l’objet l’expression « mourir dans la dignité ».
Pour l’Académie, mourir dans la dignité, ce n’est pas être supprimé par une piqûre
létale ; c’est jouir d’une pleine considération, inspirer le respect, bénéficier d’amour
et de soins jusque dans les ultimes moments.
La légalisation de l’euthanasie
constitue un moyen au rabais et trompeur de faire face aux difficultés ; si elle était
adoptée en France, toujours selon l’Académie, elle ne ferait que retarder la mise
en place de mesures permettant d’améliorer de manière durable la fin de vie des citoyens
; elle entraînerait, ici comme ailleurs, une moindre responsabilité des proches. Mais
surtout l’autorisation par la loi civile de la pratique de l’euthanasie lèverait un
interdit social et moral fondamental : « Tu ne tueras pas », et pourrait engendrer
de nombreuses dérives. L’Académie catholique rappelle que la dignité de chaque être
humain transcende l’état de santé, et que nous sommes placés devant un choix de civilisation.
Au
mois d’octobre, un sondage ifop/Pèlerin révélait que les Français, catholiques compris,
étaient majoritairement favorables à l’euthanasie. Cependant, toujours selon ce sondage,
ils ne demandent pas tant le droit de mourir que d’être respectés dans leur fin de
vie.