2012-12-14 10:09:21

Dossier : les diamants du sang du Zimbabwe


Le Zimbabwe tente de réhabiliter l’image de ses diamants et du même coup de les vendre. Une conférence internationale a été organisée cette semaine à Victoria Falls. Quelques trois-cents délégués étrangers étaient présents, pour la plupart des acheteurs et autres investisseurs.

Dix ans après le processus de Kimberley qui souhaitait mettre fin au commerce des diamants de la guerre qui finançaient les violences des rebelles et de leurs alliés dans différents pays d’Afrique, l’industrie du diamant, notamment au Zimbabwe, rime encore avec violations des droits de l'Homme, meurtres et corruption. Mais est-ce le cas encore aujourd’hui ?

Alain Lallemand est journaliste au quotidien belge, Le Soir, et auteur de « l’Anvers du diamant » aux éditions Racine. Il répond à Olivier Tosseri RealAudioMP3

« Le Zimbabwe, nouvel acteur sur le marché, a un stock qui représente le quart des réserves mondiales de diamants », précise d’emblée le journaliste. « Le processus de Kimberley a réussi à survivre à l’arrivée du Zimbabwe en polissant, en moralisant la majeure partie du diamant zimbabwéen. Mais cela a affaibli le processus et a permis au Zimbabwe de vendre des diamants qui ne sont pas totalement propres » regrette Alain Lallemand.

« Il y a donc des diamants du sang qui sont encore vendus presque impunément, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas vendus à leur véritable valeur. Ils passent par l’Angola ou le Mozambique et on les retrouve sur les marchés de Dubaï et d’Inde et immanquablement à Anvers », explique-t-il. Du coup « nous ne sommes plus sûrs d’avoir des diamants qui soient propres ».

Moyens d’action

Face à ce situation, des moyens existent pour combattre la propagation des diamants du sang. Il faut d’abord « assurer la transparence des sociétés qui exploitent les mines au Zimbabwe » ; « limiter les ambitions du président du Zimbabwe de faire fortune grâce aux diamants » ; « limiter l’impact de prises de positions de quelques conglomérats miniers notamment chinois et sud-africains sur le Zimbabwe » ; « forcer les contrôleurs du processus de Kimberley à rejeter les diamants du Zimbabwe ».

C’est la corruption qui empêche cependant la pleine réussite du processus de Kimberley au pays de Robert Mugabe ainsi que l’absence d’Etat de droit, reconnaît le journaliste belge.










All the contents on this site are copyrighted ©.