Les dirigeants européens sont réunis à Bruxelles. Le sommet européen a débuté jeudi
en fin d’après-midi. Au menu : l’approfondissement de l’Union économique et monétaire.
Après avoir adopté un plan de supervision bancaire, premier pas vers l’union bancaire
de la zone euro, les Européens n’ont pris aucune décision dans la nuit. 2013 s’annonce
comme 2012, dominée par la question de l’euro. Les précisions de Xavier Sartre
Point
trop n’en faut à la fois : les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas encore
parvenus à se mettre d’accord sur d’autres avancées censées renforcées la zone euro,
dossier principal de ce dernier sommet. Seule véritable décision concrète : demander
à Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, de présenter un plan d’action
en juin prochain qui soit moins ambitieux que celui qu’il avait déjà présenté il y
a quelques jours. Autrement dit, il faudra attendre six mois avant que de nouvelles
décisions soient prises.
Concernant la création d’un budget européen, officiellement
appelé capacité budgétaire, le projet n’est plus mentionné. Comme l’a reconnu le président
de la Commission, les Etats membres ont décidé de se concentrer sur ce qui pouvait
être fait immédiatement. En l’occurrence, affiner l’accord trouvé la veille sur la
supervision bancaire, seule innovation de cette fin d’année. Les 27 souhaitent qu’un
accord soit trouvé d’ici juin 2013 sur la mise en place, au niveau national, d’un
mécanisme de résolution des crises bancaires et d’un mécanisme de garantie des dépôts.
Il leur reste cependant encore toute la journée pour être un peu plus ambitieux.
Supervision
bancaire, un pas en avant
Mercredi, les ministres des finances
ont réussi à se mettre d’accord sur la supervision commune des banques. Un premier
pas vers la création d’une union bancaire en Europe. Le mécanisme deviendra opérationnel
le 1er mars 2014. Seuls le Royaume-Uni, la Suède et la République tchèque ont indiqué
ne pas vouloir participer dans l'immédiat à cette opération.
En quoi consiste-t-elle
exactement ? Ecoutez les explications de Thomas Chabolle :
Tout d’abord,
cette supervision concerne les banques qui présentent plus de 30 milliards d'euros
d'actifs ou qui pèsent plus de 20% du PIB du pays d'origine. Sauf «circonstances particulières»,
la BCE supervisera dans tous les cas les trois principaux établissements de chaque
État participant au mécanisme. On parle de 150 à 200 banques en Europe. Les établissements
qui ne rentrent pas dans ces catégories resteront surveillés par leur superviseur
national.
La BCE pourra cependant reprendre la main sur eux au cas par cas
si elle le juge nécessaire, émettre des recommandations et imposer des sanctions financières
pour non-respect des normes prudentielles. Cette règle traduit le compromis trouvé
entre Berlin, qui ne voulait pas que ses petites banques régionales et ses caisses
d'épargne tombent sous la supervision directe de la BCE, et Paris, qui insistait pour
que l'institution de Francfort ait un droit de regard sur toutes les banques, sans
exception.
Un Conseil de supervision, nouvellement créé, sera logé au sein
de la BCE. Il sera composé de représentants des dix-sept superviseurs nationaux, de
quatre membres de la BCE, d'un président et d'un vice-président. Pour faciliter le
fonctionnement de l'institution, les décisions opérationnelles seront prises par un
comité de pilotage resserré autour de quelques membres seulement qui seront soumis
à rotation, donc officiellement sans siège permanent pour les grands pays.
(Photo
: De gauche à droite : Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, François Hollande,
le président de la République français, et Mario Monti, l'actuel président du conseil
italien)