Face à la crise en Egypte, l’Église copte refuse de se faire instrumentaliser
(Radio Vatican) Le 9 décembre, après avoir annulé le décret constitutionnel élargissant
ses pouvoirs, le président égyptien Mohamed Morsi avait appelé au dialogue national
pour apaiser un camp libéral qui lui est de plus en plus hostile. « Notre Eglise ne
fait pas de politique » a répondu le patriarche copte Tawadros II, élu le 4 novembre
dernier. Le message ne saurait-être plus clair. Ces derniers jours, certains islamistes
ont pourtant tenté d’entrainer les coptes sur le terrain politique dénonçant un «
complot de l’Église » destiné à déstabiliser le pouvoir, au risque d’instrumentaliser
le confessionnalisme.
Peu après son élection, Tawadros II avait souligné sa
volonté de rester à l’écart de la politique, une manière de se démarquer de son prédécesseur
Shenouda qui n’avait pas hésité à soutenir parfois ouvertement le régime de Moubarak.
Pas d’ingérence dans la politique
Le chef spirituel des coptes
envisage son rôle comme éminemment spirituel. Lors d’une rencontre avec des journalistes
de la presse étrangère fin novembre, il avait fait preuve de prudence sur les évènements,
pesant ses mots, et considérant qu’il fallait avant tout « prier pour l’Egypte ».
La position du patriarche n’est pas neutre pour autant dans un pays où la
parole s’est libérée depuis la révolution. Tawadros II invite ainsi les chrétiens
à faire entendre leur voix, à condition que cela se fasse sans violence.
Des
messages laissés sur Twitter
Une ligne qui se retrouve sur Twitter. Depuis
quelques jours, Tawadros II poste des messages sur le réseau social à travers le Livre
des Proverbes. Le 5 décembre, le pape copte écrivait ainsi ce message « les yeux du
Seigneur observent les voies de l'homme, ils surveillent ses chemins ».
Autre
message publié le 10 décembre : « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher,
mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent ».
Cette ligne du nouveau
patriarche est très appréciée dans les milieux coptes, particulièrement par les jeunes
qui manifestent nombreux contre le pouvoir islamiste. Elle se veut surtout un appel
à la sagesse qui rassemble tous les égyptiens, dans un pays où les slogans politiques
se radicalisent.