L'Eglise célèbre la solennité de l'Immaculée Conception
Le 8 décembre, l’Eglise célèbre la solennité de l’Immaculée Conception de Marie, fêtée
depuis le Moyen-âge, et proclamée dogme en 1854 par Pie IX. Comme chaque année à
la même date, le Pape s'est rendu dans l'après-midi place d’Espagne, dans le centre
historique de Rome pour rendre hommage à la statue de la Vierge.
L’occasion
pour Benoît XVI de nous dire quel est, selon lui, le triple message de Marie à l’homme
contemporain. Bernard Decottignies
Tout
d’abord, il faut comprendre que ce moment décisif pour l’humanité qu’a représenté
le moment où Dieu s’est fait homme, fut entouré d’un grand silence. Un évènement qui,
s’il se déroulait aujourd’hui, ne ferait certainement pas la Une des médias. Et le
Pape d’en déduire que de très grandes choses souvent passent inaperçues, et que le
silence se révèle plus fécond que l’agitation frénétique de nos villes et de nos vies,
dans un activisme qui nous empêche désormais de nous arrêter, et d’écouter la voix
de Dieu. Marie, elle, a pu entendre cet appel. Pour comprendre quel sens donner à
notre vie, faisons donc un peu d’introspection. Le deuxième message de Marie,
est que le Salut du Monde n’est pas l’œuvre de l’homme, ni par la science, la technique
ou l’idéologie, mais vient de la Grâce de Dieu. De la force de son Amour, plus fort
que le mal, et tous les égoïsmes. Cette force comble les vides de nos existences.
Rien à voir avec les faux remèdes de ce monde. Le Pape citant surtout les puits sans
fond de la drogue. Mais Marie nous dit que même si l’homme est tombé bien bas, il
n’est jamais trop bas pour Dieu qui est descendu jusqu’aux enfers. Troisième
message de Marie : elle nous parle de la joie, la joie authentique qui se répand dans
le cœur libéré du péché. Et le Pape de conclure : le Christianisme est essentiellement
une Bonne Nouvelle, même si certains pensent qu’il est obstacle à la joie, pour n’y
voir qu’un ensemble d’interdits et de règles.
A l'angélus, le Pape
nous parle de Marie et de la Grâce
« Chez la Mère de Jésus, il n’y a aucune
opposition entre Dieu et son être, mais pleine communion, pleine entente ». Voilà
encore ce que déclarait samedi midi, le Pape, lors de l’Angélus Place Saint-Pierre,
pour une catéchèse centrée encore sur Marie, l’Immaculée Conception.
« La
lumière qui émane de la figure de Marie, devait ajouter le Pape, nous aide à comprendre
le vrai sens du péché originel ». Entre la Vierge et Dieu, a expliqué Benoît XVI,
existe un oui réciproque, de Dieu à elle, et d’elle à Dieu. Marie est sans péché parce
qu’elle est toute entière de Dieu. »
« En conclusion, a commenté le Pape,
la doctrine de l’Immaculée Conception de Marie exprime la certitude de foi que les
promesses de Dieu se sont réalisées : que son alliance ne faillit pas, mais a produit
une racine sainte, de laquelle a germé le Fruit béni de tout l’Univers, Jésus le Sauveur
».
« L’Immaculée, a conclu Benoît XVI, nous montre que la Grâce est capable
de susciter une réponse, que la fidélité de Dieu est capable d’engendrer une foi vraie
et bonne ». « En Marie, la parole de Dieu trouve une écoute, et une réponse, ce
oui qui lui permet de prendre chair et de venir habiter parmi nous. En Marie, l’humanité
et l’histoire s’ouvrent réellement à Dieu, accueillent sa grâce, sont disposées à
réaliser sa volonté. »
Le Pape aux pèlerins francophones, parle de Marie,
modèle de pureté
A
Lourdes, où la Vierge Marie se présenta elle-même comme « Immaculée Conception » à
la petite Bernadette Soubirous, cette fête a, bien évidemment, une importance toute
particulière. Plus de 4 000 pèlerins sont attendus pour la messe solennelle du
8 décembre en la basilique souterraine Saint Pie X.
Monseigneur Nicolas
Brouwet, évêque de Tarbes-Lourdes, revient sur la signification théologique de cette
fête, et sur la résonance qu’elle peut avoir aujourd’hui. Il est interrogé par Manuella
Affejee.