2012-12-07 15:08:58

La pauvreté, fléau endémique qui frappe l'Union Européenne de plein fouet


Tous unis pour passer des mots aux actes. Les ministres du travail et des politiques sociales des pays de l’Union Européenne sont réunis ce vendredi à Bruxelles pour la session conclusive de la Convention sur une plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Ensemble, ils souhaiteraient qu’il y ait plus d’investissements au niveau européen pour réduire la pauvreté et introduire plus d’équité.

La pauvreté, problème endémique amplifié par la crise

La pauvreté prend une infinité de visages au quotidien pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants sur le continent européen. De la difficulté d’acquérir des biens de première nécessité à l’impossibilité d’accéder à des soins médicaux, du parcours du combattant pour obtenir un logement décent à la restriction drastique des prestations sociales. Déjà ébranlé, le système social européen a été fortement remis en cause par la crise économique qui frappe le vieux continent depuis 2008.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 110 millions d’européens sont en situation difficile, 42 millions vient bien en-deçà d’un seuil tolérable de pauvreté. Les ministres du travail et des politiques sociales des pays de l’UE s’étaient donnés comme objectif en 2010 de sortir de la pauvreté 20 millions de personnes d’ici 2020. Une perspective désormais voué à l’échec. Il faut donc plus d’investissements, plus d’aides apportées au réseau des ONG engagées dans le domaine social. Partir du terrain pour lutter contre la pauvreté et l’endiguer. Les pays du sud de l’Europe (Espagne, Italie, Grèce…) sont en première ligne, mais pas seulement.


La France souffre aussi d’une dégradation profonde de son tissu social

Près d'un Français sur deux (48%) se considère aujourd'hui comme pauvre ou sur le point de le devenir. C’est ce que révèle un sondage publié par le quotidien Les Echos à la vieille de l’ouverture d’une conférence nationale de lutte contre la pauvreté dans l’hexagone. Ce sont surtout les employés qui se voient pauvres ou en train de le devenir (12% et 48%), ainsi que les ouvriers (12% et 39%) et les travailleurs indépendants (19% et 39%). Les cadres et professions libérales se sentent plus à l'abri (3% se considèrent pauvres et 17% en train de le devenir).

Une conférence nationale contre la précarité

Le gouvernement français a décidé de s’attaquer à bras le corps à la précarité grandissante. Annoncée en juillet par le président Hollande, une conférence nationale sur la pauvreté se tiendra les 10 et 11 décembre à Paris. Elle doit aboutir à un «plan quinquennal» de lutte contre les exclusions. Selon l’INSEE, le taux de pauvreté a atteint 14,1 % en 2010, son plus haut niveau depuis 1997. Aucun n’objectif chiffré n’a été fixé par le gouvernement français à l’annonce de la conférence qui s’ouvrira la semaine prochaine. L’annonce, et l’échec, de Nicolas Sarkozy promettant de réduire d'un tiers la pauvreté pendant son quinquennat est dans toutes les mémoires.

Pas d’objectif mais un programme détaillé. L'accent sera mis sur l'accès à l'emploi et à la formation, l'accès aux droits et aux minima sociaux, l'action pour les familles vulnérables, la lutte contre le surendettement, l'accès au logement, l'accès aux soins et la gouvernance des politiques de solidarité. Le but sera de fixer une feuille de route adressée à chaque ministre pour les années à venir.

Parmi eux, la ministre française des Affaires sociales et de la Santé participe à la réunion des ministres du travail et des politiques sociales des pays de l’Union Européenne à Bruxelles le 7 décembre.

Interrogée par notre confrère de la rédaction italienne de Radio Vatican Salvatore Sabatino, Marisol Touraine revient sur les différents visages que revêt aujourd’hui la pauvreté RealAudioMP3








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