Au lendemain du décès ce mercredi à Beyrouth d’Ignace IV Hazim, le patriarche grec-orthodoxe
d’Antioche et de tout l’Orient, le Pape a présenté ses condoléances aux fidèles de
cette église autocéphale qui appartient à la Communion orthodoxe orientale et compte
près d’un million de fidèles, dont la vaste majorité des chrétiens de Syrie.
Dans
une lettre, datée du 6 décembre, envoyée à son éminence Spyridon, le Métropolite de
Hélioupolis, Benoît XVI rend hommage au patriarche défunt qui a contribué au rapprochement
entre l’Église catholique et l’Eglise grecque-orthodoxe d’Antioche. « Que son souvenir
nous invite à poursuivre le chemin du dialogue et de la recherche de la pleine communion
en Christ », écrit Benoît XVI.
Dans cette lettre, le Pape souligne également
« le témoignage lumineux de foi et de charité » qu’a offert Ignace IV Hazim, « en
œuvrant avec dévouement pour l'élévation spirituelle du troupeau qui lui avait été
confié et pour la grande cause de la réconciliation et de la paix entre les hommes
». Benoît XVI assure ainsi prier pour les fidèles affligés, mais également pour la
paix au Moyen-Orient et la Syrie où vit une grande partie de grec-orthodoxes d’Antioche.
Biographie d’Ignace IV Hazim
Le patriarche grec-orthodoxe
d’Antioche et de tout l’Orient résidant à Damas, est décédé mercredi 5 décembre à
Beyrouth. Le patriarche, âgé de 91 ans, avait été transporté la veille aux soins intensifs
de l’hôpital Saint-Georges, à Achrafieh, suite à une attaque cérébrale.
Né
dans le village syrien de Mhardey, près de Hama, Ignace IV Hazim a grandi dans une
famille orthodoxe très pieuse, souligne le 5 décembre le quotidien libanais "L’Orient-Le
Jour". Le patriarche défunt a suivi des études de littérature au Liban. Mgr Hazim
a été l’un des fondateurs du mouvement de la jeunesse orthodoxe, en 1942.
Devenu
diacre en 1945, il s’est rendu en France où il a étudié la liturgie. De retour au
Liban, il a fondé l’Institut de liturgie orthodoxe, dont il était le doyen, à l’Université
de Balamand, dans le Nord du Liban. Nommé évêque en 1961, il a été élu neuf ans plus
tard métropolite de Lattaquié, en Syrie. En juillet 1979, Mgr Hazim a été élu patriarche
grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient.
Crainte pour les chrétiens
de Syrie
Le patriarche grec-orthodoxe avait exprimé des craintes sur l’avenir
des chrétiens de Syrie, pays ravagé par une guerre civile où le poids des militants
djihadistes et wahhabites se fait de plus en plus sentir. En mars dernier, le patriarche
dénonçait la "campagne médiatique" hostile à la Syrie. Mgr Ignace IV Hazim estimait
qu’elle encourageait "la propagation du confessionnalisme et les idées sécessionnistes".
Forte
de 1,8 million d’âmes, la communauté chrétienne syrienne tente de rester à l’écart
du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad, craignant que son
renversement n’aboutisse à une réédition du précédent irakien, qui a signifié le départ
des deux tiers de la communauté chrétienne de ce pays (1,5 million de personnes).
Les chrétiens irakiens sont la cible des extrémistes islamistes, qui ont commis de
nombreux attentats sanglants contre les églises chrétiennes, notamment à Bagdad et
à Mossoul. (Apic)
Ci-dessous l’intégralité de la lettre pontificale
de condoléances, envoyée ce jeudi au métropolite de Hélioupolis, son éminence Spyridon
Eminence,
Je
viens d'apprendre avec tristesse que le Seigneur a rappelé a lui Sa Béatitude Ignace
IV Hazim, Patriarche greco-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient. Je vous adresse
ainsi qu'au Saint-Synode et a l'ensemble des membres de l'Église, mes plus sincères
condoléances et vous assure de mon union dans la prière avec tous ceux qui pleurent
leur père et pasteur.
Au cours de sa longue vie au service de l'Évangile,
le défunt Patriarche a offert un témoignage lumineux de foi et de charité en œuvrant
avec dévouement pour l'élévation spirituelle du troupeau qui lui avait été confié
et pour la grande cause de la réconciliation et de la paix entre les hommes.
Je
rends grâce au Seigneur pour la contribution positive et efficace que le Patriarche
Ignace a apportée an processus de rapprochement entre nos deux Églises. Que son souvenir
nous invite également à poursuivre le chemin du dialogue et de la recherche de la
pleine communion en Christ !
Je vous assure de ma prière pour les fidèles
affligés de vote Église et pour la paix dans la Région, et en vous redisant toute
ma sympathie, je vous prie d'agréer, Éminence, l'expression de mes sincères salutations
en Christ.