2012-12-05 15:18:01

Massacre de Conakry, les victimes attendent toujours la justice


Le 28 septembre 2009, l’armée guinéenne ouvrait le feu sur une foule de plusieurs dizaines de milliers d’opposants réunis dans le stade de Conakry. Cent cinquante personnes mourraient lors de la fusillade et des dizaines de femmes étaient violées. Trois ans après, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch publie un rapport qui met en lumière le difficile travail de la justice guinéenne. Des efforts ont été fournis mais ils restent très insuffisants au regard des crimes commis. Sept personnes sont suspectées dont deux anciens ministres en poste à l’époque des faits.

Géraldine Mattioli, de Human Rights Watch, souligne que les conditions matérielles des juges d’instruction sont mauvaises : « ils n’ont pas de stylos, de papier, de bureaux, de voitures pour pouvoir mener leur enquête et le ministère de la justice a mis beaucoup pour répondre à ces besoins ».

Manque de volonté de faire toute la lumière sur le massacre

D’autres problèmes conduisent l’organisation à se demander s’il existe une réelle volonté de vouloir faire la lumière sur le massacre. « Les juges d’instruction ont fait une demande à la police judiciaire pour qu’elle enquête sur les lieux d’un charnier il y a plus de deux ans mais la police n’a pris aucune mesure » déplore la juriste d’HRW. La demande d’audition de l’ancien président Dadis Camara n’a reçu aucune réponse pour le moment. Le gouvernement n’a encore rien demandé aux autorités du Burkina Faso où l’ancien capitaine a trouvé refuge.

Or la Guinée « s’est engagée auprès de la communauté internationale à faire justice pour les crimes du 28 septembre. La Guinée a une véritable opportunité de montrer qu’elle est entrée dans une nouvelle ère et que ce type de crime ne sera plus toléré », considère Géraldine Mattioli. « Il faut donc encourager le gouvernement guinéen et HRW pense que la Cour pénale internationale (CPI), le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies, les bailleurs de fonds comme les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et l’Union européenne doivent pousser que l’enquête avance ».

Géraldine Mattioli, de Human Rights Watch est interrogée par Xavier Sartre 00:03:01:39

(Le 28 septembre 2009, au stade de Conakry)







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