(Radio Vatican). « Autorité politique et juridiction universelle ». C’est le thème
de la XXVII° assemblée plénière du Conseil pontifical Justice et Paix qui se déroulera
du 3 au 5 décembre à Rome. Le débat portera sur l’idée controversée d’une autorité
politique mondiale, lancée par le dicastère en octobre 2011, à la veille du sommet
du G20 à Cannes, en vue d’une réforme du système financier et monétaire international.
Une idée qui continue de susciter des réactions divergentes.
La note de Justice
et Paix avait provoqué un tollé, il y a un an, mais le cardinal Peter Kodwo Appiah
Turkson, président du dicastère, veut poursuivre la réflexion. Il s’est rendu à Francfort
pour en parler avec l’Union internationale des Associations patronales catholiques,
l’Uniapac, la Fondation Adenauer et la Fédération des chefs d’entreprise catholiques
allemands. Il a passé une journée à la Bundesbank, dans le même but.
Perplexité
Ses
interlocuteurs étaient perplexes –a-t-il confié dans une interview à Radio Vatican.
Pour eux, il s’agit d’une utopie. Ce que le dicastère propose n’a pas de précédent
et est donc difficile à concevoir. Les personnes rencontrées par le cardinal Turkson
seraient plutôt favorables à une réforme de l’ONU ou à un renforcement des compétences
de la Banque mondiale ou du FMI pour que ces institutions puissent jouer le rôle d’autorité
publique à compétence universelle.
L'objectif de Justice et Paix n’est pas
de renverser le capitalisme libéral mais de tenter d’appliquer la Doctrine sociale
de l’Eglise. Dans un monde globalisé - explique le cardinal Turkson - de nombreux
dossiers, comme la paix ou les changements climatiques, ne peuvent plus être gérés
par les Etats en toute autonomie. Chaque Etat dépend du reste du monde. L’autorité
mondiale préconisée par le dicastère du Vatican, devrait respecter la souveraineté
de chaque Etat ; elle devrait même les protéger et les inciter à agir pour le bien
commun. Le cardinal Turkson reconnaît toutefois qu’aucune Institution supranationale
ne pourra être imposée et que l’absence d’un consensus affaiblirait son efficacité.