2012-11-29 14:22:15

Rencontre exclusive avec Tawadros II au Caire


La communauté copte est inquiète de la tournure politique de l’Egypte. La Constitution, rédigée par une assemblée à majorité islamiste doit passer en force avec un vote en cours ce jeudi 29 novembre. Le pape Tawadros II, élu le 4 novembre dernier Patriarche des coptes orthodoxes, est une figure incontournable du pays.

Ce jeudi matin,Tawadros II a reçu pour la première fois une délégation de journalistes étrangers. Notre confrère Olivier Bonnel en faisait partie RealAudioMP3

«Il faut prier pour ce qu’il se passe en Egypte aujourd’hui ». D’emblée, le nouveau Patriarche des coptes orthodoxes ne fait pas mystère de son inquiétude sur les bouleversements qui traversent le pays. Le nouveau chef spirituel des coptes reçoit, accompagné d’un conseiller, au patriarcat dans un salon tapissé d’icônes. D’une voix douce, le pape Tawadros II énumère les défis auxquels sont confrontés les Egyptiens, et les chrétiens en particulier.

La citoyenneté plus que la religion

Dans le contexte d’une Egypte qui se cherche, plaider en faveur de la citoyenneté, « un parapluie qui protège toute personne », est un élément essentiel, souligne-t-il. Cela doit donc être encouragé, au lieu de mettre en avant la religion. Ces dernières heures, le président égyptien Mohamed Morsi a accéléré les travaux de la constitution qui doit être votée ce jeudi, avant d’être soumise à référendum. « Nous avons refusé cette constitution », explique Tawadros II en faisant référence aux libéraux et chrétiens qui ont claqué la porte de l’assemblée constituante. « Si elle est acceptée, sa longévité sera faible, tant qu’il n’y a pas de consensus » prédit-il.

Pas de guerre civile en vue

Si les positions se radicalisent face à l’intransigeance des islamistes, le Patriarche des coptes orthodoxes ne craint pas une hausse de la violence qui pourrait conduire à une vraie guerre civile, comme certains l'annoncent. « Nous vivons dans un pays où le Nil unit les Egyptiens du Nord au Sud du pays », explique-t-il, rappelant que cette identité égyptienne reste très forte.

Les troubles ne sont néanmoins pas terminés et le pays n’est pas à l’abri d’épisodes violents. « Nous voulons la sécurité pour tous les égyptiens, c’est un besoin dans chaque famille » précise Tawadros II, en rappelant aussi à destination des pays étrangers que les « droits de l’homme doivent être encouragés et traités comme une priorité ».








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