La 18ème conférence de l’ONU sur le changement climatique s’ouvre ce lundi 26 novembre
et se tiendra jusqu’au 7 décembre à Doha. 190 pays se retrouvent au Qatar pour faire
face aux signaux du réchauffement toujours plus nombreux. La Caritas internationalis
et le CIDSE, l’alliance internationale d’agences de développement catholiques, espèrent
que soient établies les bases de la justice climatique.
Les réseaux de développement
catholiques ont déjà appelé à une réduction plus marquée des émissions de gaz à effet
de serre. Ils souhaitent que de l'argent soit mis sur la table pour venir en aide
aux communautés vulnérables, victimes du changement climatique, et veulent promouvoir
un plan de travail clair et précis pour aboutir à un accord climatique mondial en
2015. Pour ouvrir la voie à un nouvel accord climatique équitable, efficace et contraignant
en 2015, Doha doit se solder par de réelles avancées et par des engagements concrets,
déclarent la CIDSE et Caritas Internationalis, deux réseaux internationaux représentant
180 organisations catholiques de développement du Nord et du Sud.
Contenir
le réchauffement pour éviter une « cascade de cataclysmes »
L’enjeu est
de taille. Pour les dirigeants mondiaux, il faudra faire progresser les difficiles
négociations pour sauver le climat, d’autant que les cris d’alertes se sont multipliés
ces derniers jours : la banque mondiale a mis en garde contre un réchauffement de
4°C dès 2060 provoquant une « cascade de cataclysmes » qui frapperaient les pays
pauvres.
En 2011, la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre (GES) a
déjà atteint un nouveau pic et l'ONU a fait savoir que les efforts de la communauté
internationale pour contenir le réchauffement à 2°C, étaient encore plus loin du compte
qu'on ne l'avait évalué. L'objectif de 2°C, fixé par la communauté internationale,
est le seuil au-delà duquel le système climatique risquerait de s'emballer, avec des
effets incontrôlables qui accéléreraient encore fortement le réchauffement.
Lutter
contre la déforestation
L'un des gros dossiers en discussion à Doha sera
l'acte II du protocole de Kyoto, le seul instrument légalement contraignant qui engage
les pays industrialisés, à l'exception notable des États-Unis qui ne l'ont jamais
ratifié, à réduire leurs émissions de GES. Si la durée de vie du protocole de Kyoto
n'est pas prolongée, il n'existera dès le 1er janvier 2013 plus aucune contrainte
légale de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Or la Russie,
le Japon et le Canada, signataires du protocole en 1997, ont déjà prévenu qu'ils n'accepteraient
pas de nouvelles réductions des émissions au-delà du 31 décembre.
La déforestation
contribue en partie à l’augmentation de l’émission de GES. Chaque année, il y a 13
millions d'hectares de forêts qui disparaissent, en moyenne dans la dernière décennie.
Alain Karsenty est économiste au CIRAD (Centre de coopération internationale
en recherche agronomique pour le développement). Il est interrogé par Thomas Chabolle
Photo
: Le 9 août dernier, la ville de Cainta, à l'est de Manille aux Philippines est inondée.