Les autorités soudanaises ont affirmé avoir déjoué un « complot » de membres de l'armée
et de l'opposition. La coalition des partis de l'opposition ont catégoriquement rejeté
ces accusations. Plusieurs hauts responsables de la sécurité, dont l'ancien chef des
renseignements, ont été arrêtés jeudi 22 novembre. Salah Gosh avait dirigé les services
secrets dans les années 1990 pour devenir ensuite conseiller du président Omar el-Béchir
sur les questions de sécurité avant son limogeage l'an dernier.
Autres arrestations
: celle du général Adil Al-Tayeb, du Service de sécurité et de renseignement national,
et le brigadier général Mohammed Ibrahim, des Forces armées soudanaises. Il était
le commandant adjoint de l'opération militaire menée en avril dernier pour reprendre
la zone pétrolière de Heglig, à la frontière avec le Soudan du Sud, brièvement occupée
par les troupes sud-soudanaises.
Le bras de fer entre Khartoum et Juba paralyse
les deux économies
Cette affaire s’inscrit dans le cadre d’un climat de
nouvelles tensions avec le Soudan du Sud. Malgré la signature en septembre dernier
de nouveaux accords en matière de sécurité, qui prévoient notamment l’instauration
d’une zone démilitarisée, les deux Soudan n’ont toujours pas réussi à résoudre leurs
contentieux frontaliers. Ce bras de fer paralyse les deux économies.
Au Soudan,
le maintien du statu quo sur la production de pétrole a donné lieu à une nouvelle
dévaluation de la monnaie locale. En juin et juillet derniers, les jeunes Soudanais
étaient descendus dans la rue pour protester contre la hausse des prix et appelé au
départ d'Omar el-Béchir. Une vaste campagne d'arrestations avait alors été menée.
Après ces dernières arrestations peut-on parler de tentative de coup d’Etat contre
le président Omar el-Béchir ?
L’analyse de Roland Marchal chercheur au
CNRS, spécialiste de la corne de l’Afrique, interrogé par Hélène Destombes.