2012-11-22 11:14:05

"Tout ce que nous voulons en RDC, c'est la paix"


Un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs, consacré à la situation en République démocratique du Congo, se réunira ce samedi à Kampala.
Ce mercredi, les présidents de l’Ouganda, Yoweri Museveni, du Rwanda, Paul Kagame, et de RDC, Joseph Kabila, déjà réunis en Ouganda, ont demandé aux rebelles du Mouvement du 23 mars de «cesser immédiatement» leur offensive et de se retirer de la ville de Goma dans l'est de la République Démocratique du Congo.

Le M23 en route vers Bukavu

Les soldats, qui se sont mutinés en avril dernier contre leur transfert hors de leur zone d’influence dans l’est du pays et qui, depuis, se battent contre l’armée congolaise des FARDC, se sont emparés mardi de la capitale de la province du Nord-Kivu. Les rebelles ont également déclaré mercredi soir avoir pris le contrôle de Sake, une localité située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma. Ils seraient maintenant en marche vers Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.

Comment la population de la ville perçoit-elle l’avancée de rebelles ? Le père Justin Nkunzi est le directeur de la Commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Bukavu. Il est interrogé par Marie Duhamel. RealAudioMP3

Le chef de la Monusco, la mission de l'ONU dans le pays, Roger Meece a affirmé hier avoir « reçu plusieurs compte-rendu faisant état d'exécutions sommaires visant tous ceux qui se trouvent en travers de la route (des rebelles), y compris des responsables gouvernementaux et des chefs traditionnels qui s'opposent ou échouent à coopérer avec cette structure » du M23. La Monusco compte 17 000 hommes en RDC, 6 700 dans le Nord-Kivu et 1 500 encore en place dans la ville de Goma.
Le chef de la Monusco s'est également montré inquiet d'un possible élargissement des manifestations qui se développent depuis mardi contre le gouvernement ou les forces de l'ONU sur place, accusées de n'être pas intervenues pour défendre Goma.

Message des évêques d'Afrique

Ce mercredi 21 novembre, les évêques d'Afrique ont appelé à l’arrêt de la guerre et au respect de l’intégrité territoriale de la RDC. Vous trouverez ci-dessous leur message en intégralité.


1. Nous, évêques présidents des Conférences Episcopales d’Afrique et évêques présidents des
Caritas d’Afrique, en provenance de 34 pays du continent, participant à la Rencontre sur
l’identité et la mission de Caritas qui se tient du 20 au 22 novembre 2012 à Kinshasa, nous
exprimons notre profonde inquiétude ainsi que notre proximité et notre solidarité à la
Conférence épiscopale et à toute la population congolaise. Nous sommes indignés et choqués
de constater que la guerre déclenchée dans l’Est de la République Démocratique du Congo il y
a quelques mois est en train de s’étendre et de causer à nouveau un drame humain majeur.

2. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, victimes des affres de cette guerre qui leur est
imposée, sont désemparés et jetés une fois de plus sur la route dans un dénuement total à
Goma et dans ses environs. Ils sont à la merci des intempéries, de la faim, du viol et de toute
sorte d’exactions, y compris l’enrôlement d’enfants. Cela constitue une offense à leur dignité
de personne humaine et d’enfants de Dieu.

3. Nous sommes convaincus que l’heure n’est plus à la guerre ni à la conquête, mais bien plutôt à
la coopération entre les peuples et que l’intégrité territoriale de la République Démocratique
du Congo doit être protégée et respectée par tous. A cet effet, nous estimons que l’exploitation
illégale des ressources naturelles qui est la principale cause de cette guerre doit cesser. Les
ressources naturelles doivent être exploitées et gérées d’une manière légale, dans la
transparence et contribuer ainsi au développement de tous et à la paix en RDC.

4. En communion avec les évêques du Congo qui se sont exprimés à maintes reprises sur ce
drame, nous lançons un appel pressant aux Nations Unies, à l’Union Africaine, à l’Union
Européenne, au Gouvernement de la RD Congo et aux Gouvernements des autres pays
impliqués de quelque manière que ce soit dans cette guerre ainsi qu’aux entreprises
multinationales du secteur extractif. Qu’ils s’attaquent une fois pour toutes aux causes de cette
violence récurrente, en privilégiant le dialogue dans la vérité et la transparence pour trouver,
de toute urgence, une solution juste et concertée, capable de mettre définitivement fin aux
souffrances des populations civiles de l’Est de la RDC, et éviter de les plonger dans le
désespoir et la violence. Les auteurs de tant de violences et de destructions ne doivent pas
rester impunis.

5. Face à l’aggravation de ces souffrances dont pâtissent injustement ces frères et soeurs, et
fidèles à la mission de solidarité et de charité chrétienne, nous demandons au réseau Caritas,
aux autres organisations caritatives de nos Eglises respectives et aux autres agences
humanitaires de redoubler d’efforts pour leur venir en aide.

6. Nous implorons le Dieu tout puissant, Seigneur de la Paix, de convertir le coeur de ceux qui
font la guerre, ceux qui l’inspirent, la programment et la planifient, et de faire croître en eux et
dans le coeur des habitants de la Région des Grands Lacs la fraternité et le respect mutuel.
Puisse Marie, Notre Dame d’Afrique et Notre Dame de la Paix, intercéder pour nous.

Fait à Kinshasa, le 21 novembre 2012








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