L'attentat à Tel-Aviv menace-t-il la trêve ?

Il s'agit du premier attentat à la bombe commis en Israël depuis mars 2011. A Tel-Aviv, près du ministère de la défense, une explosion dans un bus a fait au moins 17 blessés ce mercredi en fin de matinée. Le bus reliait Atidim et Bat-Yam, deux localités situées en périphérie de la ville. Un passager a affirmé à la radio publique avoir vu, juste avant la déflagration, un homme lancer un paquet ou un sac à l'intérieur du véhicule avant de s'enfuir.

Condamnation internationale, mais des scènes de liesse à Gaza

Cet attentat n’a pas été revendiqué, mais Al-Aqsa, chaîne de télévision proche du Hamas, a salué une « opération-martyre ». A Gaza, où cinq personnes ont été tué ce mercredi matin dans de nouveaux raids israéliens, des scènes de liesse ont eu lieu après l'annonce de l'explosion. Même mouvement de joie dans plusieurs camps de réfugiés palestiniens au Liban.

Mais la communauté internationale semble elle unanime pour condamner l'acte qualifié par Moscou de « terroriste et criminel ». L’allié « inébranlable » d’Israël, Washington a proposé dans un communiqué son « aide si besoin pour identifier et porter devant la justice les auteurs de l'attaque ». La France a condamné un attentat « prenant pour cible des civils au moment même où tout doit être mis en œuvre pour parvenir à un cessez-le-feu ». Lors d’une conférence de presse à Paris avec le président italien, Giorgio Napolitano, le président Hollande a affirmé que Paris et Rome appellent aujourd’hui à un « cessez-le-feu et à une trêve » au Proche-Orient.

Le ballet diplomatique se poursuit

Cet attentat intervient alors que le ballet diplomatique est en marche pour obtenir une trêve au huitième jour de l’opération israélienne « Pilier de défense » contre les tirs de roquettes lancé depuis Gaza.
Lors d'une conférence de presse avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a appelé à l'arrêt « immédiat » des tirs de roquettes palestiniennes contre les agglomérations israéliennes.
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton est depuis mardi à Jérusalem où elle a réaffirmé son soutien à l’état hébreu, un soutien « solide comme un roc », a-t-elle dit avant de rencontrer Benyamin Netanyahou. Ce mercredi, la chef de la diplomatie est arrivée au Caire, la capitale égyptienne pour parler de leur proposition de trêve.

Le Pape encourage Palestiniens et Israéliens à prendre des « décisions courageuses »

L’attentat de Tel-Aviv peut-il compromettre cette proposition de cessez-le-feu discutée au Caire ? De quel moyens disposent les Etats-Unis pour pousser Israël à ne pas lancer une opération terrestre contre Gaza.
Eléments de réponse avec Frédéric Encel, l’auteur de l’Atlas géopolitique d’Israël paru aux éditions Autrement. Il est interrogé par Marie Duhamel

Ce mercredi matin, avant cet attentat de Tel-Aviv, le Pape avait lancé à l’issue de l’Audience générale un nouvel appel à la paix dans la région et en particulier entre les Palestiniens et Israéliens. « Une fois encore, il faut répéter que la haine et la violence ne sont pas une solution aux problèmes », a souligné Benoît XVI. Le Pape a invité Palestiniens et Israéliens à prendre des « décisions courageuses » afin de trouver une solution pacifique au conflit dans une région déjà que trop marqué par les affrontements, encourageant également les initiatives et les efforts de tous ceux qui sont occupés de chercher à obtenir une trêve et de promouvoir la négociation.

Depuis le lancement de l'opération « Pilier de défense » contre les groupes armés du territoire palestinien, mercredi dernier, 135 Palestiniens ont été tués et un millier blessés dans les raids aériens sur l'enclave palestinienne. Cinq Israéliens, dont un soldat, ont péri dans des tirs de roquettes.

(avec AFP)