Un vote historique était attendu au Royaume Uni. Le Synode général de l'Eglise d'Angleterre
devait se prononcer, le mardi 20 novembre, sur l'ordination épiscopale des femmes,
une question qui divise les anglicans mais qui avait les faveurs du nouvel archevêque
de Cantorbéry. Dès son élection, il y a quelques jours, le nouveau chef spirituel
des 80 millions d’anglicans dans le monde, Justin Welby, s’était aussitôt prononcé
en faveur de l’ordination de femmes évêques. Mais c’est finalement non. L’Eglise
d’Angleterre s’est prononcée lors d’un vote très serré. Les précisions de Xavier
Sartre
Ce dossier
était dans l’impasse depuis quelques mois ; pour éviter un rejet de la loi, et même
un schisme au sein de l'Eglise, les dirigeants du comité directeur de l'institution
avaient décidé de reporter le vote lors de la réunion de juillet dernier à York. Le
texte de compromis, mis au point par les évêques anglicans au mois de septembre et
qui a été soumis au vote mardi, prévoyait que dans le cas où des paroisses refuseraient
l’autorité d’une évêque femme, celle-ci déléguera ses pouvoirs à un évêque homme.
La rupture sera-t-elle évitée ?
Plus de 1.000 membres de l'Eglise
anglicane, parmi lesquels des évêques, avaient signé une lettre ouverte en faveur
de cette ordination. 42 diocèses sur 44 s’étaient déclarés favorables à ce tournant.
L’accès des femmes au sacerdoce avait déjà été autorisé en 1992 dans l’Eglise
anglicane. Des fidèles, des pasteurs et mêmes des évêques anglicans, pour la plupart
hostiles aux nouvelles réformes dans leur Eglise, ont rejoint l’Eglise catholique.
Benoît XVI a créé un ordinariat pour les accueillir.
Le synode réunit 470 membres
de lundi à mercredi à Londres. Ce Synode sera également marqué par les adieux de l’archevêque
sortant de Cantorbéry, Rowan Williams, qui a choisi de quitter la direction de l’Eglise
d’Angleterre pour diriger le Magadalene collège de Cambridge.
(Photo : Rowan
Williams, embrassé après le vote contre l'ordination des femmes évêques)