Obama en Birmanie : le point de vue de l'épiscopat
Pour les catholiques de Birmanie, la visite historique du président Barack Obama dans
leur pays aura été un signe très positif ; elle pourrait avoir des retombées sociales
et politiques, encourager les réformes et la démocratisation et surtout l’instauration
d’une vraie liberté religieuse. La libération de dizaines de prisonniers politiques
est déjà en soi un bon résultat. Premier président américain en exercice à poser le
pied en Birmanie, Barak Obama a été accueilli par une foule en liesse. Au terme d’une
visite de quelques heures, il a lancé un appel vibrant pour l'instauration d'une démocratie
accomplie.
Les chrétiens encore surveillés
Dans une interview
à l’agence vaticane Fides, le secrétaire général de la Conférence des évêques de Birmanie
se fait l’écho de l’aspiration des chrétiens birmans à une plus grande liberté. Malgré
les affirmations du gouvernement birman, la liberté religieuse n’est pas totale. Les
chrétiens sont très surveillés et de nombreuses restrictions persistent. Selon le
quotidien français La Croix, pour célébrer une fête ou un jubilé, ils ont besoin d’une
autorisation officielle. Dans les campagnes, la construction d’une église peut encore
être source de conflit. Très minoritaires, les chrétiens birmans essaient pourtant
de profiter de l’ouverture politique que connaît leur pays. Les conversions sont nombreuses
et le séminaire de Rangoun est plein.
Depuis quelques mois, l’Eglise catholique
parvient à développer des activités de charité, essentiels dans un pays où de nombreuses
personnes doivent travailler durement pour survivre au jour le jour. Pour l’Eglise
catholique birmane, la pacification avec les minorités ethniques et la réconciliation
nationale constituent des priorités. Des progrès sont également urgents en matière
de santé et d’éducation. Certains estiment que le président des Etats-Unis aurait
dû attendre davantage de résultats avant d’effectuer une telle visite. Mais les évêques
sont malgré tout confiants.