L'Eglise sud-africaine inquiète face aux conflits sociaux
En Afrique du Sud, la police a arrêté mardi une trentaine de travailleurs pour violence.
Les forces de l’ordre sud-africaine ont fait usage de balles en caoutchouc et de gaz
lacrymogène pour disperser les manifestants qui avaient bloqué une route menant à
la mine de Kroondal, exploitée par Xstrata qui a licencié 400 mineurs il y a une semaine
pour grève illégale. Anglo American Platinum est, de son côté, toujours en négociations
pour obtenir le retour au travail de 30 000 travailleurs actuellement en grève illégale
dans différentes mines sud-africaines. Le numéro un mondial du platine, a proposé
pour la première fois une hausse de salaire pour tenter de mettre fin à la grève sauvage
initiée il y a deux mois.
Le cadavre d'un mineur non-gréviste apparemment
lapidé à mort a été découvert lundi dernier aux abords de la mine. Amplats est la
dernière grande compagnie minière encore paralysée par cette vague de grèves sauvages
qui a débuté dans le sang à Marikana en août dernier. Ce conflit social a fait au
total une soixantaine de morts dont 34 mineurs de Lonmin abattus par la police à Marikana.
Le
frère Mikael Deeb, secrétaire général de la commission Justice et Paix d'Afrique du
Sud évoque une situation très préoccupante. Il est interrogé par Hélène Destombes
La
grogne sociale elle s’est étendue au secteur agricole. De nouvelles violences ont
éclaté mercredi près de Cap. Une personne a été tuée durant des manifestations d'ouvriers
agricoles en grève qui réclament une augmentation de leurs salaires. Le gouvernement,
qui a tardé à réagir au conflit minier, semble en revanche adopter une tactique différente
à l'égard des travailleurs agricoles.
La ministre de l'Agriculture Tina Joemat-Petterson
a fait remonter le dossier au niveau du président Jacob Zuma et du ministère du Travail.
Elle a réclamé une renégociation anticipée du salaire minimum agricole, après plusieurs
réunions infructueuses avec les employeurs, soulignant les horaires lourds mais aussi
"les conditions de vie, de logement, d'accès à l'eau potable, qui ne sont pas décentes".
L'agriculture sud-africaine emploie près de 700.000 personnes.