2012-11-10 12:53:23

Le mariage entre un homme et une femme est « une conquête de la civilisation »


Dans son éditorial hebdomadaire, Octava Dies, le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège a tenu à rappeler ce samedi la position de l’Eglise sur le mariage monogame, l’union d’un homme et d’une femme qui représente « une conquête de la civilisation », alors que dans plusieurs pays les législations sur le mariage sont remises en question.

Le père Lombardi cite trois exemples « préoccupants ». En France, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a adopté un projet de loi favorable au mariage homosexuel. En Espagne, la Cour Constitutionnelle a rejeté un recours contestant la législation existante qui parle de conjoint A et B, excluant toute référence entre la femme et l’homme. Enfin aux Etats-Unis, dans plusieurs Etats des référendums se sont tenus cette semaine sur la question. Le résultat fut là aussi à la faveur du mariage homosexuel.

Une tendance « préoccupante » à abandonner la vision classique du mariage

« Il est donc évident que dans les pays occidentaux, il y a une tendance répandue à modifier la vision classique du mariage entre un homme et une femme, ou plutôt à tenter de l'abandonner, supprimant sa reconnaissance légale spécifique et privilégiée par rapport à d'autres formes d'unions », a affirmé le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.

« Ce n’est pas une nouveauté, mais cela ne cesse de nous surprendre », poursuit le père Lombardi qui s’interroge : « est-ce que cela correspond vraiment au ressenti de la population, parce qu’on n’en distingue pas bien la logique dans une vision, au long terme, de bien commun ». Ce questionnement n’est pas le seul fait de l’Eglise. « Le grand rabbin de France l'a relevé dans un raisonnement de bon sens : il ne s'agit pas, en fait, d'éviter une discrimination injuste pour les homosexuels, car cela doit et peut être garanti par d'autres moyens », souligne-t-il dans son éditorial.

Pour que les enfants puissent savoir et dire qu'ils ont un père et une mère

Pour le père Lombardi, « la question est d'admettre qu'un mari et une épouse soient reconnus publiquement comme tels, et que les enfants qui viennent au monde puissent savoir, et dire qu'ils ont un père et une mère » afin de préserver une vision de la personne et des relations humaines où « il y a une reconnaissance publique que le mariage monogame entre un homme et une femme est une conquête de la civilisation ».

« Sinon, se demande le père Lombardi, pourquoi ne pas également envisager une polygamie librement choisie, et bien sûr, pour ne pas discriminer, une polyandrie ? »
L’Eglise, conclut le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, ne renoncera pas à proposer une société qui accorde une « place spécifique » au mariage entre un homme et une femme.

L'Osservatore Romano demande à la France un délai supplémentaire de réflexion

Déjà, ce vendredi, l’Osservatore Romano a consacré à ce sujet un éditorial, intitulé Le courage d’une pensée alternative. Alors que le Conseil des ministres français venait d’adopter un projet de loi sur le mariage homosexuel, une journaliste du quotidien du Saint-Siège, Lucetta Scaraffia, a demandé un délai supplémentaire de réflexion et de débat « avant d’accomplir cette révolution anthropologique, dont les conséquences ne sont pas quantifiables ».
L’éditorialiste parle d’un débat qui en France est ouvert, où « l’Eglise n’est pas la seule à émettre des doutes », ajoutant ainsi que cette « nécessité de discussion émise par d’autres montre que l’Eglise n’est pas « l’ennemi de la modernité » que certains se plaisent à critiquer mais « revêt les habits de défenseur de l’humain, capable de mettre les personnes en garde contre les mauvais choix ».







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