2012-11-09 13:46:07

Interpol, un instrument nécessaire pour lutter contre la violence


« Interpol revêt une importance remarquable en vue de la réalisation du bien commun » : Benoît XVI a salué vendredi matin les participants de la 10ème assemblée générale d’Interpol (organisation internationale de coopération policière). Réunis à Rome depuis lundi, les représentants des 190 pays membres, dont fait partie la Cité de l’Etat du Vatican depuis 2008, ont mené une réflexion sur la lutte contre la criminalité. Ils ont aussi élu Présidente Mireille Ballestrazzi, une Française de 58 ans, déjà vice-présidente pour l’Europe du comité exécutif d’Interpol, première femme à occuper le poste de présidente d’Interpol.

Dans son discours lu en anglais, français et espagnol, Benoît XVI, au-delà de l’hommage rendu aux policiers, a rappelé quelques éléments fondamentaux de la lutte contre la violence sous toutes ses formes. Compte-rendu de Xavier Sartre RealAudioMP3


Criminalité et violence multiformes

« La violence criminelle est un phénomène si dangereux qu’il constitue un grave facteur de déstabilisation de la société, et parfois, met à dure épreuve la suprématie même de l’Etat ». Le Pape n’a pas caché son inquiétude face au développement des activités qui revêtent des aspects très divers : « traite des personnes, trafics de biens ou de substances, telles la drogue, les armes, les marchandises contrefaites jusqu’aux médicaments qui tuent au lieu de soigner ».

Benoît XVI a fustigé en français "ces crimes qui brisent les barrières morales progressivement érigées par la civilisation et proposent une nouvelle forme de barbarie".
Le terrorisme, "à partir d'une stratégie subversive typique de certaines organisations extrémistes, s'est transformé en un réseau obscur de complicités politiques, en utilisant aussi des moyens techniques sophistiqués, des ressources financières considérables et en élaborant des projets à vaste échelle", a dénoncé le pape.

Evoquant la violence criminelle, "responsable chaque année de la plus grande partie des décès par mort violente dans le monde", Benoît XVI a fustigé "la traite des personnes, une forme moderne d'esclavage". Il a aussi dénoncé "les trafics de biens ou substances, telles la drogue, les armes, les marchandises contrefaites, jusqu'au trafic de médicaments, utilisés en grande partie par les pauvres, médicaments qui tuent au lieu de soigner".
"Ce commerce illicite devient encore plus exécrable quand il concerne les organes humains de victimes innocentes: elles subissent des drames et des outrages que nous espérions dépassés pour toujours depuis les tragédies du XXème siècle".

La réponse "ne peut être simplement déléguée aux forces de l'ordre, mais réclame la participation de toutes les instances qui peuvent influer sur ce phénomène", pas seulement "les institutions et organismes interétatiques", a-t-il insisté en espagnol.
"La société doit être impliquée: familles, centres éducatifs --écoles, entités religieuses--, moyens de communication sociaux et tous les citoyens", a-t-il encore recommandé.

Lutter contre cette criminalité et la violence qui en découle est donc nécessaire car « elle blesse profondément la dignité humaine et constitue une offense à l’humanité entière ». Mais cette lutte « doit toujours être conduite dans le respect des droits de l’Homme et des principes d’un Etat de droit ». Elle « doit aussi viser au repentir et à la correction du criminel qui demeure toujours une personne humaine, sujets de droits inaliénables, et comme tel, ne doit pas être exclu de la société mais doit être récupéré ».

La société toute entière doit s’impliquer

Au-delà de la simple répression, Benoît XVI va plus loin : il faut qu’elle soit « accompagnée d’une courageuse et lucide analyse des motivations sous-jacentes à de telles actions criminelles inacceptables », comme le sont notamment les « facteurs d’exclusion sociale et d’indigence ».

C’est donc « la société dans son ensemble » qui doit s’impliquer exhorte le Pape. « La réaction contre la violence et contre le crime ne peut être déléguée aux seules forces de l’ordre » rappelle-t-il.

Benoît XVI a également remercié Interpol pour sa collaboration qu’elle offre à la Gendarmerie vaticane spécialement à l’occasion de ses voyages internationaux.
(Photo: la nouvelle présidente d'Interpol, Mireille Ballestrazzi)







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