La Chine renouvelle son pouvoir. Jeudi 8 novembre s’est ouvert devant plus de 2 000
délégués le XVIIIème congrès du Parti communiste chinois (PCC). Dans le pays, c’est
l’événement politique de ces 10 dernières années. Toute une nouvelle génération de
dirigeants va être intronisée dans quelques jours.
La corruption, premier
mal du pays
Dans son discours d'ouverture l'actuel président chinois s'est
allarmée de la corruption galopante dans le pays. Pour Hu Jintao, c’est désormais
le défi numéro un du Parti communiste. Un mal qui ronge la Chine et qui pourrait être
« fatal » au régime. Une des solutions que le président chinois propose : des
réformes politiques. Pas de multipartisme en vue, bien sûr, mais davantage d’élections
directes au niveau local et une meilleure séparation des rôles entre le Parti et l’Etat.
Alors que Pékin et Tokyo s’opposent sur la souveraineté d’îles en mer de
Chine orientale, Hu Jintao s’est également voulu ferme. La Chine doit être une «
puissance maritime », a-t-il déclaré. L’économie n’a pas été oubliée. Hu Jintao
a plaidé pour « un nouveau modèle de croissance ». La crise en Europe et aux
Etats-Unis a réduit les débouchés pour les exportations chinoises. Conséquence : la
croissance attendue cette année (7,5%) est la plus faible depuis 1999. « Il faut
donc désormais développer la consommation intérieure », a appelé le n°1 chinois.
Il fixe aussi un objectif ambitieux : d’ici 2020, doubler le revenu par habitant.
Un revenu qui est actuellement autour de 2 700 euros par an.
Xi Jinping
le successeur de Hu Jintao
Xi Jinping va devenir le nouvel homme fort de
la Chine. À 59 ans, le « prince rouge » est en passe de prendre en main les rênes
de la deuxième puissance économique mondiale. À l’issue du XVIIIe congrès du PC il
sera, sauf coup de théâtre, nommé à la tête du Parti communiste chinois (PCC) pour
succéder à Hu Jintao. En mars prochain, il devrait également être nommé à la présidence
du pays, pour deux mandats de cinq ans.
Pour autant, son "programme" demeure
largement inconnu. Et cette énigme est, à y regarder de plus près, l'une des clefs
de son triomphe: dans ce pays, gravir les échelons du pouvoir suppose de se faire
discret. Marie Holzman, sinologue et présidente de l’association Solidarité Chine,
revient sur les traces du futur maitre de l’empire du milieu
Des
propos recueillis par Thomas Chabolle
(Photo : Vue générale des leaders
et délégués du Parti communiste chinois réunis jeudi 8 novembre à Pékin pour l'ouverture
du XVIIIème congrès du PCC)