Un Accord Cadre renforce les relations entre le Burundi et le Saint-Siège
Le gouvernement du Burundi et le Saint-Siège ont signé ce mardi 6 novembre un Accord-cadre
dans le but de donner un cadre juridique aux relations entre l’Etat du Burundi et
l’Eglise catholique, un accord qui favorise une collaboration harmonieuse entre les
deux entités au bénéfice de la population burundaise. C’est M. Laurent Kavakure et
Mgr Franco Coppola, respectivement ministre burundais en charge des Relations extérieures
et le Nonce apostolique au Burundi qui ont apposé leurs signatures sur le texte de
cet accord-cadre. L’événement a eu lieu à la présidence de la République, en présence
du chef de l’Etat burundais, M. Pierre Nkurunziza.
"Cela revêt une grande importance
et même une urgence, dans un pays le plus chrétien de l’Afrique avec plus de 65% de
fidèles catholiques et qui plus est, sur le plan historique, qui a été le premier
à avoir une Représentation diplomatique du Saint-Siège. C’était le 11 février 1963",
affirment les évêques burundais. Rappelant que les rapports entre l’Etat et l’Eglise
n’ont pas toujours été bons, le communiqué souligne que cet accord démontre la volonté
du gouvernement de progresser "dans le processus démocratique qui se caractérise entre
autre par le respect tant des droits humains que des partenaires comme l’Eglise catholique".
En créant un cadre juridique précis, affirment les évêques, l’Etat permet l’intervention
"des grandes congrégations religieuses catholiques qui pouvaient hésiter toujours
à investir en termes d’institutions scolaires ou hospitalières et autres, dans un
pays sans aucune garantie de protection légale de leurs œuvres".
Pour le Nonce
apostolique, c’est une grande joie pour l’Eglise catholique et une occasion d’action
de grâce au Seigneur pour tout le peuple chrétien. Selon lui, un tel accord entre
le Burundi et le Saint-Siège assure la paix sociale et religieuse du pays dans la
mesure où la population catholique et ses pasteurs voient leurs exigences comprises
et protégées par l’Etat. En outre, a-t-il ajouté, le champ d’intervention et de collaboration
entre l’Eglise et l’Etat est bien précisé. Quant à Mgr Gervais Banshimiyubusa, président
de la Conférence des évêques catholiques du Burundi, la signature d’accord-cadre constitue
un heureux événement qui vient couronner la visite du chef de l’Etat burundais effectuée
au Saint-Siège le 17 novembre 2009. Dans un communiqué de presse qui avait sanctionné
cette visite, a-t-il indiqué, le Vatican s’était engagé à offrir sa contribution au
développement intégral de la nation burundaise dans les domaines de la spiritualité,
l’éducation, la santé et l’humanitaire.
De son côté, le ministre Kavakure s’est
félicité de la signature de cet accord qui est le fruit d’un processus de tractations
qui ont débuté en 2002 entre les deux parties. « Dix années de pourparlers nous permettent
aujourd’hui d’exprimer notre entière satisfaction sur la qualité du document, de son
contenu fouillé et répondant aux normes en vigueur dans les deux Etats », a lancé
M. Kavakure. Il s’est par ailleurs réjouit que l’épreuve du temps n’ait pas pu ébranler
la détermination commune à continuer à œuvrer ensemble pour le développement spirituel
moral, social, culturel et matériel du peuple burundais. Il a réaffirmé l’engagement
du Burundi de continuer à respecter le droit à la liberté religieuse et d’assurer
à l’Eglise catholique le libre exercice de sa mission apostolique. Signalons que
le Burundi devient le 3ème pays africain après le Gabon et le Mozambique à signer
un accord-cadre avec le Vatican. Au niveau mondial, il devient le 44ème pays à conclure
ce genre d’accord avec le Saint-Siège. (Photo: M. Laurent Kavakure et Mgr Franco
Coppola, respectivement ministre burundais en charge des Relations extérieures et
le Nonce apostolique au Burundi )