Ce mercredi 7 novembre, le gouvernement socialiste français a formellement adopté
le projet de loi sur le « mariage pour tous ». Le mariage homosexuel sera "un progrès
pas seulement pour quelques-uns mais pour toute la société", a déclaré en Conseil
des ministres le président François Hollande. Jugeant le débat autour de ce texte
"légitime", François Hollande a souhaité aussi qu'il soit "maîtrisé" et "respectueux
des opinions comme des croyances". Le texte doit être examiné et adopté par les deux
chambres du Parlement, à partir du mois de janvier, avant d'entrer en application.
Une grande partie de la droite continue à s'opposer au projet de loi. L'ancien Premier
ministre, François Fillon, a annoncé que si le texte était voté, l'opposition le remettrait
en cause en cas d'alternance.
L’Eglise de France a depuis toujours exprimé
son opposition à ce projet de loi, et à l’occasion de l'assemblée annuelle des évêques
de France, en cours à Lourdes, le président de la conférence épiscopale, le cardinal
André Vingt-Trois, a appelé les catholiques à écrire aux élus pour les saisir de la
"gravité de l'enjeu". "Une vision de l'être humain sans reconnaître la différence
sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société",
a déclaré Mgr Vingt-Trois qui ajoutait : "Conscients d'avoir reçu un message de libération
et de croissance pour tous les hommes, nous nous efforçons de le faire connaître et
nous le proposons à tous ceux que la passion n'aveugle pas et qui continuent à vouloir
réfléchir pour mener une vie juste et bonne."
La liberté doit résister
au conformisme de la pensée "prête à porter"
Pour le Cardinal Vingt-Trois,
"Face à ces grands enjeux, c'est à la conscience personnelle du responsable politique
d'exercer ses choix avec liberté et courage. La liberté doit se gagner et se défendre
face aux lobbies qui saturent les espaces de communication. La liberté doit résister
au conformisme de la pensée « prête à porter » qui évite de trop s'interroger."
Les
familles ne demandent pas à l'Etat ce qu'elles sont
La Confédération Nationale
des Associations Familiales Catholiques, suite à l’adoption en Conseil des ministres
du texte sur le « mariage pour tous » a publié un communiqué. Pour les AFC, l’idée
selon laquelle les Français seraient « mûrs » pour une telle perspective, n’est pas
conforme à l’inquiétude croissante que suscite ce projet dans le pays. Elles vont
intensifier leur mobilisation auprès des parlementaires et des maires et réaffirment
aujourd’hui leur vive opposition à ce texte. Elles appellent les élus à leur responsabilité
personnelle. « Les familles ne demandent pas à l’Etat de leur dire ce qu’elles sont,
elles lui demandent au contraire de les soutenir et de les renforcer », peut-on lire.
« Les Français ne comprendraient pas que l’on fasse de ce dossier une priorité quand
l’emploi, le pouvoir d’achat préoccupent au premier chef les Français.»
Mardi,
en Espagne, le tribunal constitutionnel a validé la loi de 2005 sur le mariage et
l'adoption pour les couples homosexuels, rejetant un recours de la droite au pouvoir
qui a indiqué, peu après l'annonce, renoncer à modifier cette loi votée sous les socialistes.
(Photo:
Le Cardinal Vingt-Trois, président des évêques de France )