L’Italie est encore sous le choc après le naufrage, à mi-chemin entre les côtes libyennes
et l’île de Lampedusa, d’une embarcation surchargée transportant des immigrés, en
majorité somaliens. Dimanche les garde-côtes italiens ont repêché les corps de 11
migrants. Parmi les 70 rescapés, certains souffraient d’hypothermie. Les autorités
italiennes avaient été alertées samedi par un appel passé depuis un téléphone satellitaire.
Lundi soir, la police italienne a intercepté devant les côtes calabraises un autre
bateau avec 171 immigrés clandestins à son bord, dont 27 femmes et 34 enfants. Le
bateau de pêche battait pavillon grec. Huit mille immigrés illégaux ont débarqué entre
janvier et septembre 2012 sur les côtes italiennes.
Le drame des réfugiés
de la mer interpelle l'Union européenne
Dans un communiqué, le Centre Astalli,
la branche italienne de Jesuit refugee service, presse l’Europe d’abattre les murs
qui la séparent d’une humanité en mouvement. Les jésuites expriment leur douleur pour
la mort de personnes innocentes, des hommes et des femmes en fuite, à la recherche
d’un avenir meilleur. Le directeur du Centre, le père Giovanni La Manna, attire en
particulier l’attention sur la vulnérabilité des femmes : victimes de violences et
de persécutions dans leurs pays, proies privilégiées de trafiquants inhumains. Le
centre des Jésuites italiens demande aux autorités européennes d’ouvrir dans les plus
brefs délais des corridors humanitaires pour les demandeurs d’asile et de changer
radicalement leurs politiques migratoires. Cela permettrait de faire cesser le trafic
odieux des passeurs sans scrupules et de sauver des milliers de vies innocentes
La
représentante en Italie du Haut commissariat des Nations Unies aux Réfugiés a affirmé,
pour sa part, que l’Europe devait donner une réponse au drame de l’Afrique. Laura
Boldrini a par ailleurs attiré l’attention sur la situation difficile de la toute
petite île de Lampedusa, première porte d’entrée dans l’Union européenne pour les
immigrés venant d’Afrique du Nord. Un dialogue avec les pays concerné est nécessaire
pour permettre une gestion civile et humanitaire des flux migratoires. (avec AFP/Centre
Astalli)