Le médecin des femmes violées en RDC échappe à la mort
Le gynécologue congolais Denis Mukwege a échappé cette semaine à une tentative d'assassinat
à son domicile. Jeudi soir, des hommes armés et en civil - quatre ou cinq personnes,
selon les sources - s'étaient introduits chez le médecin, directeur de l'hôpital Panzi
qui soigne chaque année environ 3.000 femmes victimes de violences sexuelles à Bukavu,
capitale de la province instable du Sud-Kivu. Le médecin est sorti indemne de l’attaque,
mais un employé de maison a été tué.
Le Dr Mukwege a créé l'hôpital et la fondation
Panzi pour les femmes violées dans l'Est congolais par des groupes armés locaux et
étrangers, et par certains soldats de l'armée. Ses activités lui ont valu plusieurs
nominations pour le Prix Nobel de la paix et il a notamment reçu le prix de l'ONU
pour les droits humains, et le Prix Olof Palme.
Un appel à une journée "ville
morte" pour protester contre l'insécurité à Bukavu, a été bien suivi ce mercredi,
bien que les autorités eurent appelé à ne pas en tenir compte. Samedi, la coalition
d'ONG Société civile du Sud-Kivu avait appelé à l'arrêt des activités dans la ville,
pour manifester son "ras-le-bol" après plusieurs assassinats. Il s'agissait aussi
de soutenir le gynécologue Denis Mukwege, après la tentative d'assassinat. Le médecin
s'est réfugié au Burundi et pourrait arriver en Belgique. (Avec Afp)