Un mur devrait séparer Bethléem de la vallée de Crémisan
L’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre sainte a condamné, dans un communiqué
publié le 23 octobre, le tracé prévu par un projet de mur de séparation dans la vallée
de Crémisan, près de Bethléem. Israël prévoit la construction d’un mur qui devrait
séparerBethléem et les villages voisins de la vallée de Crémisan.
« Véritable
espace vert, la vallée est le poumon principal sans lequel la population de Bethléem
ne peut respirer », affirme l’AOCTS. En effet, séparées de Crémisan, les communautés
locales des villages d’Al Walaja et de Beit Jala, majoritairement chrétiennes, se
verront privées de l’une des dernières grandes zones agricoles et récréatives de la
vallée ainsi que de sources d’eau cruciales pour les agriculteurs. « 58 familles chrétiennes
de Beit Jala dont la subsistance dépend essentiellement de cette terre en seront privées
», alerte l’AOCTS.
Un impact indéniable sur les congrégations religieuses
locales
Par ailleurs, le tracé du mur passera entre le couvent et le monastère
salésiens du village, séparant ainsi les moines de la communauté locale chrétienne.
« Les congrégations locales seront négativement affectées dans leur travail missionnaire
envers la communauté locale, alerte l’AOCTS. En outre, les 450 enfants qui fréquentent
l’école des sœurs salésiennes devront aller dans une école à l’aspect carcéral. »
En effet, le mur devrait venir buter sur les locaux du couvent, de telle sorte que
des tours de guet militaires surplomberont la cour de récréation et la cantine.
«
Le projet de construction du mur mettra davantage de pression dans les rangs des chrétiens
qui vivent à Bethléem. Sans un revenu fixe et sans avenir pour leurs enfants, beaucoup
plus de gens encore vont prendre la décision de quitter la Terre sainte », s’inquiète
l’AOCTS. En effet, de nombreux chrétiens ont déjà émigré à la suite de leur perte
d’activité en raison du mur de séparation, qui les prive de leurs terres.
L’Église
mobilisée contre ce projet
Le 9 juillet 2004, la Cour internationale de
justice avait jugé le mur de séparation illégal en vertu du droit international. L’Assemblée
des chefs des Églises catholiques a donc demandé à la société Saint-Yves, organisation
catholique des droits de l’homme basée à Jérusalem, de déposer une plainte contre
les autorités militaires et appelle fortement l’État d’Israël à s’abstenir de son
plan visant à séparer la vallée de Crémisan de Bethléem.
Les autorités israéliennes
laissent entendent que cela se fait en accord avec l’Église, ce qui stigmatise les
chrétiens puisqu’ils auraient « traités » avec l’occupant. Les chefs des Églises catholiques
nient catégoriquement l’existence d’un accord explicite ou implicite entre le Vatican,
l’Église locale et les autorités israéliennes au sujet de la construction de ce mur
illégal. Ils appellent fortement l’État d’Israël à s’abstenir de son plan visant à
séparer la vallée de Crémisan de Bethléem.
Ecoutez la réaction de Mgr Fouad
Twal, patriarche latin de Jérusalem